L’enquête parlementaire, diligentée par l’Assemblée provinciale du Kasaï Occidental dans l’affaire de détournement des fonds destinés au fonctionnement de quatre hôpitaux de la province par le gouvernement central, vient de blanchir le ministre provincial de la Santé. Nicolas Kanyonga mérite d’être réhabilité dans ses fonctions.
Le ministre provincial de la Santé publique, Nicolas Kanyonga, a été réputé démissionnaire à l’issue d’une motion de défiance initiée, le 29 octobre 2014, par l’organe délibérant du Kasaï Occidental.
Les signataires de cette motion l’accusaient principalement de « gestion calamiteuse, chaotique et opaque d’un fonds de l’ordre de 217 000 USD destinés au fonctionnement de quatre hôpitaux de la province du Kasaï Occidental par le gouvernement de la République».
Mais, il n’a jamais été suspendu, ni révoqué de l’Exécutif provincial. En attendant, il ne touche pas son salaire avec ce que cela entraîne comme conséquences sur son vécu quotidien. Cela, sans tenir compte de son honneur souillé.
Des sources concordantes renseignent que « le verdict de l’Assemblée provinciale du Kasaï Occidental a été prononcé sans qu’on ait au préalable diligenté une enquête parlementaire pour vérifier les principaux griefs articulés contre le ministre Kanyonga ».
Dans le but d’éclairer l’opinion sur l’utilisation de ce fonds, l’Assemblée provinciale a mis sur pied, le 12 décembre 2014, une Commission d’enquête parlementaire composée de deux députés provinciaux, tous élus du territoire de Demba : Ibrahim Mujangi Dibinga, chef de délégation, et Elie Ngalamulume K. Shaumba, rapporteur.
Constat de la Commission
A l’issue de cette enquête, il a été constaté que :
-au mois de décembre 2013, le gouvernement central a financé l’hôpital général de référence de Demba avec un montant de 137 000 USD, pour son fonctionnement ;
-tous les membres du Comité de cet hôpital se sont vus exclus dans la gestion de ce fonds pour des raisons non expliquées ;
-seul Dr André Mulumba et l’Administrateur gestionnaire Timothée Kalala Mukendi d’une part, le médecin inspecteur provincial (MIP) Mulamba, son administrateur gestionnaire provincial, Melki, et son chef de premier bureau (B1), Gustave Kabutakapua, d’autre part, ont géré ce fonds à leur gré ;
-au lieu de toucher la totalité de 137 000 USD, l’hôpital général de référence de Demba n’a reçu et géré que 98 000 USD, la différence de 39 000 USD est retirée avec intimidation à la DPS (par le MIP, l’AG Melki et le B1 Gustave soutenant que cela constitue le droit de 20% de l’opération retour.
« Cet argent a été perçu sans aucun document justificatif », ont déclaré Dr André Mulumba et son administrateur (AG) Timothée…
En outre, les résultats de l’enquête ont révélé qu’au regard du montant libéré par le gouvernement central en rapport avec les montants perçus et dépensés, il y a lieu de confirmer le détournement à grande échelle des deniers publics.
De ce qui précède, la Commission d’enquête a suggéré que les sanctions sévères soient prises contre les coupables er recommandé à l’autorité provinciale de « combattre l’impunité au Kasaï Occidental et servir d’exemple aux autres ».
Hormis cette recommandation, l’enquête a suggéré que les responsables de la DPS, à savoir le MIP Mulamba, le B1 Gustave et l’AG Alias Melki soient aussi entendus par la Commission parlementaire pour les griefs mis à leur charge afin d’en déterminer les responsabilités.
Une « cabale »
Se confiant à la presse, le ministre provincial de la Santé publique du Kasaï Occidental a déploré le vide juridique qui entoure son dossier.
« Il s’agit d’une cabale montée contre moi pour souiller ma personnalité». Quand on soupçonne quelqu’un, on initie une enquête afin de déterminer ses responsabilités. Ce qui n’a pas été fait avant d’initier une motion de défiance contre moi. C’est pour ainsi dire qu’on a mis la charrue avant le bœuf. Le détournement dont on m’accuse n’apparaît nulle part dans la reddition des comptes », a fait remarquer Nicolas Kanyonga.
Maintenant que l’enquête parlementaire vient le blanchir, il aimerait que « la justice soit faite », et qu’il soit « réhabilité » dans ses fonctions.
Quant au gouverneur Alex Kande et l’Assemblée provinciale du Kasaï Occidental, ils recommandent « une solution à cette affaire en se basant sur la réalité des faits ».