Julienne Lusenge invite les femmes à la solidarité

Vendredi 13 mars 2015 - 07:45

L’autonomisation et la participation politique de la femme est le thème national retenu pour la célébration de la journée internationale de la femme célébrée le 08 mars dernier. Pour aborder ce thème, et parler des attentes de la femme congolaise. Forum des As s’est entretenu avec la présidente de la Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) et directrice du Fonds pour les femmes congolaises (FFC) Julienne Lusenge. Elle invite les femmes à la solidarité. Quant à la participation politique des femmes, elle estime que celles-ci doivent avoir le pouvoir économique, une formation pratique pour les aider à orienter leur message sur terrain. Concernant les attentes de femmes par rapport aux élections, " nous voulons que la paix soit consolider, que l’alternance démocratique soit respectée et que les acquis de 2006 et de 2011, soient capitalisés", a-t-elle fait savoir.

Abordant le thème national de la JIF 2015, ce défenseur de droits de la femme estime que pour parler de la participation politique de la femme, il faut que cette femme ait le pouvoir économique. La femme doit venir à la table de négociations avec des idées claires, précises, donc avec une tête bien faite, a fait savoir Julienne Lusenge.
Pour faire face à cette situation, le FFC a formé plus de 110 femmes à travers quelques provinces du pays. L’objectif est de les aider à se préparer à affronter la presse, à avoir des idées pour se défendre et communiquer avec la base, à bien structurer leur message et comment faire le plaidoyer. C’est ainsi que le FFC a donné des subventions aux organisations de la Société civile afin qu’elles sensibilisent les femmes dans la communauté sur les enjeux de l’heure.
Que le gouvernement soit aussi un modèle en donnant la place qu’il faut à la femme, a-t-elle indiqué. " Les femmes travaillent beaucoup dans notre pays. Nous voulons que la justice sociale soit respectée. Que les femmes soient reconnues comme actrices du développement de la RDC ", a-t-elle déclaré..
Selon la présidente de la SOFEPADI, pour que la femme soit autonomisée, il y a beaucoup de préalables et défis à respecter. Selon elle, il faut assainir l’environnement dans lequel la femme évolue, bannir les taxes illégales qui réduisent les activités génératrices de revenus que la femme fait pour assurer son autonomisation. Et de marteler, celle-ci lutte chaque jour pour la survie de sa famille.
Julienne Lusenge estime que les banques qui œuvrent en RDC, doivent ouvrir leurs portes aux femmes afin de leur donner des crédits avec un taux d’intérêt raisonnable pour accroitre leur capacité d’autonomisation. Elle est convaincue qu’on doit éradiquer la présence de tous les groupes armés qui pillent les ressources de femmes dans les zones de conflits. " Chaque fois que nous remettons de fonds aux femmes pour les activités génératrices de revenus pour qu’elles se prennent en charge, les rebellent le pillent ", a-t-elle fait remarquer.
A cet effet, la directrice de FFC a saisi cette opportunité pour féliciter l’ambassade de France en RDC qui s’est engagée à former les femmes entrepreneures de provinces de l’Est du pays sur le droit OHADA. Cette formation vise l’autonomisation de la femme congolaise.

QUE LES FEMMES VOTENT FEMMES
Les élections générales pointent à l’horizon en RDC. La femme doit être suffisamment préparée pour les affronter. Les femmes congolaises sont pour l’organisation des élections transparentes, libres, démocratiques pour qu’elles ne subissent pas les violences qui surviennent après, a fait savoir cette activiste de droits de femmes. Selon ses dires, les femmes congolaises soutiennent la consolidation de la paix, que les acquis de 2006 et 2011 soit capitalisés. Aussi, que l’alternance démocratique soit respectée.
Pour ce faire, Julienne Lusenge sensibilise déjà la population à voter utile. Cela signifie qu’il faut voter des candidats qui prônent les valeurs démocratiques et qui viennent pour développer le pays, a-t-elle expliqué.
" A notre niveau, nous préparons les femmes à participer massivement aux élections. Que les femmes votent femmes ", a évoqué la directrice du Fonds de femmes congolaises (FFC). Elle dénonce les sales jeux d’humiliation auxquels s’adonnent certains candidats sur terrain face aux candidates femmes. " Nous ne voulons pas de candidats qui viennent avec un discours corrompu, avec des promesses qu’ils ne réalisent pas ", a-t-elle évoqué.
Quant à la loi sur la parité, Julienne Lusenge prône sa mise en œuvre. " Je ne comprends pas pourquoi les parlementaires ne veulent pas voter cette loi. Apparemment, ils ont peur de femmes. Je leur demande de ne pas avoir peur de nous. Nous sommes leurs partenaires. Nous vivons avec eux au foyer. Ils doivent reconnaitre le travail que les femmes abattent à longueur des journées. Certains parmi eux, ont étudié grâce aux efforts de leurs mères", a-t-elle souligné.
La présidente de la SOFEPADI invite les femmes congolaises à la solidarité, à se prendre en charge, à s’approcher les unes des autres et à briser les limites pour défendre leur lutte. Aussi, à avoir un leadership, a-t-elle renchérit.
La SOFEPADI est une organisation créée en 2000 qui travaille notamment pour les droits de femmes, la santé de la reproduction, l’autonomisation de la femme et sa participation politique. Tandis que le FFC créé en 2007 pour soutenir les organisations de femmes. Et leur donner des subventions pour leur prise en charge. Mathy MUSAU

 

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