Après les forces vives de Beni-territoire au Nord-Kivu (Est de RD Congo) qui ont appelé à la désobéissance fiscale suite à l’insécurité, la société civile du sud du territoire de Lubero vient d’entrer dans la danse. La suspension de la perception des taxes dans cette partie du territoire est observée à partir du lundi 26 octobre 2015.
« Une semaine sans activités au sud du territoire de Lubero à partir du lundi 26 octobre », ont décrété les forces vives de cette partie du territoire de Lubero. Au cours de cette semaine, les différents noyaux de la société appellent également les habitants à « ne pas payer l’impôt et différentes taxes ».
Ces dispositions sont contenues dans une déclaration signée le mercredi 21 octobre 2015 par 47 associations de la société civile du sud du territoire de Lubero. En agissant ainsi, elles veulent « dénoncer les cas d’insécurité dans cette région et le silence des autorités compétentes face à cette insécurité grandissante ».
Dans ce document de 7 pages, les signataires citent quelques cas des personnes kidnappées et tuées. Ils condamnent aussi des recommandations qui, n’étant pas répondues, amènent la population à « se prendre en charge ».
Suspension de la perception de toutes les taxes et de toute activité scolaire
Vendredi 16 octobre 2015, une mesure similaire a été arrêtée au cours de l’assemblée extraordinaire des composantes de la société civile, noyaux d’Oïcha et du secteur de Beni-Mbau. L’objectif était d’évaluer le contexte sécuritaire de la contrée.
Après analyse, les deux noyaux ont décidé de la suspension de la perception de toutes les taxes et de toute activité scolaire. « L’instabilité sécuritaire rend incapables les parents et les assujettis à s’acquitter de leurs devoirs vis-à-vis du pouvoir public », argumentent les forces vives.
« Cette mesure est d’une durée indéterminé jusqu'à ce que l‘Etat congolais pallie l’insécurité », explique Omar Kalisya, porte-parole de la réunion et président de la société civile du Secteur de Beni-Mbau.
En réaction, le ministre en charge de la Décentralisation a désapprouvé cette démarche. Salomon Banamuhere, qui était de passage à Oicha la semaine passée, a déclaré qu’« il n’est pas civique de demander à la population de ne pas payer des taxes et impôts ».