Selon des indiscrétions en circulation depuis plusieurs mois, ce sont les pays anglo-saxons, les Etats-Unis d’Amérique en tête, qui pilotent le front anti-glissement en République Démocratique du Congo. Réticentes au départ, plusieurs puissances occidentales, dont la France, viennent de souscrire totalement à l’option. Paris s’est même illustrée par l’élaboration de la Résolution 2277, où il est clairement demandé au pouvoir de Kinshasa de respecter le délai constitutionnel pour la tenue de l’élection présidentielle, à savoir novembre 2016.
Quant à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), elle est sommée de publier sans délai un calendrier électoral global et de lancer, sans tarder, l’opération de nettoyage du fichier électoral, notamment par l’enrôlement des électeurs. L’intérêt subit du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le processus électoral congolais est à comprendre comme la manifestation du souci de la communauté internationale de voir le peuple congolais vivre, pour la première fois de son histoire, une passation réellement démocratique et pacifique du pouvoir entre le Chef de l’Etat sortant et son successeur.
A ce sujet, un appel pressant est lancé aux membres de la classe politique congolaise afin qu’ils s’investissent dans la tenue d’un Dialogue politique inclusif, au cours duquel devraient être redéfinies consensuellement les règles du jeu démocratique, dans le respect de l’esprit et de la lettre de la Constitution en ce qui concerne les élections. Les membres du Conseil de Sécurité ont copieusement insisté sur la liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association en période électorale.
Dans le but sans but de prévenir des violences préélectorales, électorales et post-électorales, il a été demandé à la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo), de renforcer la protection des populations civiles, mais aussi de réactiver la chasse aux groupes armés, en synergie avec les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).
Comme autre signal fort envoyé en direction de ceux qui seraient tentés de perturber le processus électoral notamment par des violations des droits de l’homme, le Conseil de Sécurité brandit la menace de faire traduire devant la justice internationale les auteurs et commanditaires des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Les observateurs pensent que le message de la Communauté internationale ne laisse aucun doute quant à sa détermination à s’approprier non seulement le processus électoral congolais mais aussi le processus de restauration de la paix et de la sécurité fortement troublées dans la partie Est du pays. En refusant d’adhérer à la proposition des officiels congolais relative à la réduction immédiate des effectifs des casques bleus, en maintenant les effectifs des soldats et policiers de la Monusco autour de 21.000 éléments et en prolongeant de nouveau son mandat d’une année, le Conseil de Sécurité a clairement affirmé son refus de voir les forces onusiennes quitter la RDC dans la précipitation.
Cela montre qu’à New York, on ne veut ni de la « somalisation » de la RDcongo, ni de sa « burundisation ». Bref le Conseil de Sécurité, sous la pression des Anglo-saxons, semble avoir pris ses dispositions pour engager le peuple congolais dans la voie d’une démocratie véritable, gage de sa paix et de sa stabilité, deux facteurs capitaux pour bâtir un pays réellement plus beau qu’il y a cinquante ans.
Kimp