Depuis près de deux semaines, J. Kabila a quitté Kinshasa, pour Lubumbashi où il a passé la fête de la Saint-Sylvestre. Dans la capitale du cuivre, le Chef de l’Etat ne s’est pas livré aux délices de Capoue ni à tant d’autres orgies inhérentes aux fêtes de fin d’année. Loin de là. Comme à ses habitudes, il a reçu beaucoup de gens et donc beaucoup écouté.
A la base de cette attention si soutenue, une certaine tension qui prévaut au Katanga depuis le retour du Gouverneur Moïse Katumbi Chapwe et les propos flamboyants qu’il avait tenus à cette occasion.
C’est, du reste, cette situation qui a justifié la tenue d’une rencontre hier lundi dans la Ferme Espoir située sur la route de Kasumbalesa, entre le Chef de I’Etat et les notabilités du Katanga.
Parlant en swahili devant un auditoire de plus de cinq cents personnes (Ministres, Députés, Sénateurs et autres, tous originaires du Katanga), J. Kabila a eu les mots justes pour se faire entendre. Ignorant superbement les deux absents de taille qu’étaient le Gouverneur Moïse Katumbi Chapwe et le Président de l’Assemblée provinciale Gabriel Kyungu wa Kumwanza, auto-déclarés malades.
Pendant plus d’une heure, J. Kabila a terni l’auditoire en haleine. Et même si, au départ, il avait articulé sa communication autour de deux points, à savoir la décentralisation et la situation politique, l particularité de la circonstance, l’a poussé à en aborder d’autres. Nous en avons épinglé cinq :
1. « 2016 ? Il n’y aura rien ; c’est une distraction … »
Utilisant une métonymie, J. Kabila s’est étonné de l’engouement que suscite l’année 2016 et l’élection présidentielle qui y est attendue. “ C’est comme si, on attendait Jésus-Christ “, s’est-il exclamé “ mais le Christ, il peut revenir en 2015, en 2016... “. Et de se demander : que deviendrait le monde si Jésus-Christ revenait aujourd’hui ? Avant de conclure : “ C’est de la distraction... Il n’y aura pas d’hécatombe. Il n’y aura rien... “.
2. “ Le découpage territorial est inévitable car, il est constitutionnel”
J. Kabila s’est appesanti sur le découpage territorial qu’il préfère appeler “la réorganisation territoriale et administrative en Rdc “. Pour lui, cette réorganisation est inévitable car, elle est constitutionnelle. D’ailleurs, elle n’a pas commencé avec lui. Il a, de façon péremptoire tranché en disant que ceux qui sont contre ce processus ont tort.
3.” Le Katanga n’est pas une république mais une province...”
Pour éteindre certaines velléités sécessionnistes, J. Kabila a fermement déclaré « que » Le Katanga n’est pas une république mais une province “. Nous ne sommes pas dans le fédéralisme. Tous les dirigeants sont obligés de répondre aux ordres du gouvernement central “. Et de trancher : “ L’autorité de l’Etat se fera beaucoup sentir ici “. (Suivez bien le regard du chef... c’est une pique...)
4. « Le Katanga est riche mais, les Katangais sont pauvres… »
Sur le plan économique, J.Kabila a indiqué que le
Katanga est la province qui a bénéficié de plus gros investissements, principalement dans le secteur minier. Pour preuve, chaque jour, de gros camions poids lourds quittent cette province avec des minerais et traversent la frontière, de Kasumbalesa vers l’Afrique australe. Mais, si le Katanga est riche, curieusement, les katangais sont pauvres !
5. « Vivement, le rétablissement de l’autorité de l’Etat »
J. Kabila s’en est pris vertement à ceux qui veulent provoquer des bains de sang au Katanga, en créant des milices. « L’autorité de l’Etat sera ressentie ici dans cette province », a-t-il souligné. Et de renchérir, de façon martiale qu’il va mater ceux qui veulent monter de nouvelles milices pour déstabiliser le pays.
Joseph Kabila n’a réellement pas été avare en piques hier. Pour preuve, au sujet de la zizanie qu’on a voulu délibérément créer au Katanga, il a indiqué qu’en sa qualité de Chef de l’Etat, il ne peut se rabaisser en répondant à tous ceux qui s’en prennent à sa personne.
Dernier à prendre la parole pour remercier le Chef de l’Etat, le doyen Mwando Nsimba a, néanmoisn, souligné que la venue de Jésus-Christ est un événement important mais, puisse ce dernier manifester les signes précurseurs de cette venue ! Comprenne, qui peut !
La signature bien contrôlée : La Plume d’Or