Plus de neuf mille dossiers de viol sont en cours de traitements dans les cours et tribunaux de la RDC, a indiqué la représentante spéciale du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats, Jeannine Mabunda. Au cours d’une conférence de presse mardi 18 novembre à Kinshasa, elle s’est réjouie des progrès réalisés par les cours et tribunaux dans la condamnation des auteurs de viol. Selon elle, la condamnation des auteurs de ce crime – quels que soient leurs grades et rangs – à Rutshuru, Kananga et Kinshasa, est un signal fort dans la lutte contre l’impunité en RDC.
Jeannine Mabunda fait remarquer que beaucoup de choses positives ont été réalisés depuis sa nomination au poste de représentante spéciale du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats.
En octobre dernier à Rutshuru, a-t-elle rappelé, il y a eu «dix condamnations, allant de quatorze à vingt ans, à l’égard des militaires et policiers qui avaient commis des crimes. En général, les victimes sont des filles mineures.»
En novembre, selon la même source, le numéro 2 de la police a été condamné à dix de service pénale. Il a été révoqué de la Police nationale congolaise (PNC).
Elle a également évoqué le cas de la condamnation vendredi 7 novembre dernier du général de brigade Jérôme Kakwavu à dix ans d’emprisonnement principal et à 100 000 dollars américains de dommages et intérêts. La Haute cour militaire l’avait reconnu coupable de crimes de guerre par viol, meurtres et tortures commis à Aru, en Ituri (Province Orientale), en 2004.
Jeannine Mabunda a par ailleurs promis de se concentrer essentiellement sur la lutte contre l’impunité:
«Il faut en finir avec cette idée […] que la RDC est un pays d’impunité, que ses juges de tous les jours sont indifférents aux cas de viols et que donc ça ferait de la RDC la capitale du viol.»