Quand, dans un dossier où le ministre des Transports est le principal concerné, le Dircab du Chef de l’Etat préfère cependant s’adresser directement à la ministre du Portefeuille, sans même mettre en copie le ministre des Transports, voilà une omission qui dit beaucoup, foi d’un fin analyste, dans le dossier City Train. Une autre tournure ? (…) La respectabilité s’arrache, s’impose. Aubin Minaku doit s’y mettre aussi. User de tout l’arsenal…constitutionnel à sa portée. Notamment dans ce dossier City Train. Le 20 juin 2014, Minaku en a fait part (lettre RDC/AN/CP/AM/JPM/SM/06/920/2014) au Premier ministre. Même par courtoisie, Matata n’a jamais daigné lui répondre. Si bien que le 28 août, 10 semaines après, le banc syndical de City Train rappelle à Minaku que « le délai raisonnable est largement dépassé». Depuis, le député Basile Olongo a transmis au bureau de l’Assemblée sa question orale avec débat qu’il a collée, à ce sujet, à Justin Kalumba.
Face à ce qui a tout l’air d’une insubordination manifeste du Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale se retrouve dans l’obligation d’encoller un sceau « urgent » à la question orale de Basile Olongo. Justin Kalumba devrait se retrouver dans un sacré embouteillage avec les admonestations de Zacharie Babaswe sur les fonds présumés détournés que le gouvernement met à la disposition de Transco dont les statuts posent problème.
A-t-on eu écho de cette histoire choquant ? Faute d’argent, City Train a dû vendre sous forme des mitrailles ce qui restait d’un de ses vieux bus en panne pour organiser les funérailles d’un de ses cadres décédé. Pourtant, le 6 juin 2012, voilà 27 mois, dans sa lettre n° 705/CAB/MIN/TVC/2012 , le très sérieux- en fait, il en donne l’air- ministre des Transports, Justin Kalumba, a fait part de la liquidation prochaine de City Train et Stuc et de la « création d’une structure unique de transport des cendres de City Train et de Stuc. C’est un secret pour personne, c’est TRANSCO qui sera créé. Mais de City Train, pourtant transformé par l’Etat-propriétaire en établissement public, Kalumba - le terme qui suit n’est pas exagéré- s’en fout.
Voilà deux ans d’impasse, alors que les travailleurs accusent plus de 135 mois d’arriérés des salaires. Pourtant les nouveaux statuts de City Train qui datent de 2009 font mention de conditions de liquidation et dissolution de la société… si jamais le gouvernement avait levé ces options. Tout porte plutôt à croire que l’option voulue par Matata et Kalumba consiste à bloquer toute issue de secours à City Train et le laisser pourrir puis mourir à petit feu. Là où le cynisme atteint des degrés paroxystiques, c’est Kalumba s’adresse à une entreprise censée être liquidée selon sa logique. Dans sa note du 23mai 2014, n° 594/CAB/MIN/TVC/2014- sous seing de son Dircab Bernard Kabese, Justin Kalumba enjoint, en effet, le DGA de City Train de mettre à la disposition de Transco, à titre temporaire, précise-t-il, le dépôt City –train de Matete pour le parcage de 200 bus. City-train doit s’exécuter dans 48 heures car « un premier lot de 100 bus, lit-on dans la correspondance adressée à son DGA, est annoncé pour le 26 mai».
Pourtant la direction générale de City Train avait résolu, face à la galère, de muer cet espace (dépôt Matete) en un lieu de recueillement de deuils à titre temporaire et se retrouvait avec 1.000 dollars le mois. Sans doute craignant d’être sacqués, les dirigeants de City Train se sont exécutés, mais pour la délégation syndicale, Justin Kalumba est allé trop dans sa foi punique, dans ses canailleries. Le 15 septembre 2014, la délégation syndicale de City Train – à laquelle s’est jointe celle de Stuc- fait part, dans un mémo au Président de l’Assemblée nationale, sa ferme détermination de conduire des travailleurs et leurs familles dans un sit-in permanent au Palais du Peuple. Ce après le report du sit-in programmé le 7 janvier 2014 que le bureau syndical avait dû déprogrammer suite à une demande pressante de Sele Yalaghuli dans sa lettre n0CAB/PM/CCPG/AL/2013/8528 du 31 décembre 2013 dans laquelle le Dircab de Matata Ponyo rassurait que le dossier de City Train et de Stuc « sera débattu au cours d’une prochaine réunion à convoquer par son Excellence monsieur le Premier ministre». Neuf mois après, aucune réunion n’a été tenue sur le dossier. « On nous a tournés en bourrique », conclut ce syndicaliste. C’est la même rengaine que le ministre des Transports a longtemps utilisée pour endormir même le bureau de l’Assemblée nationale» poursuit-il. «Ce dossier sera débattu au cours d’une prochaine réunion à convoquer … », le ministre des Transports répondait ainsi (dans sa correspondance n°1485/CAB/MIN/TVC/2013) à une lettre datée de fin novembre 2013, référencée n°CMN/0847/CAB 1ER VP/AN/rm/ 13 du 1er Vice-président de la Chambre basse, Charles Mwando Nsimba qui demandait à Justin Kalumba de lui « communiquer la réponse réservée aux préoccupations du Premier Ministre (sur le dossier City Train et Stuc) dont les conclusions sont attendues aussi par votre collègue de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale. Modeste Bahati Lukwebo n’y va pas, en effet, par un langage diplomatique, il revient à Justin Kalumba, écrit-il (sa lettre n°2718/CAB/MIN/ETPS/MBL/LTK/bla/ 2013) d’apporter « un éclaircissement de la situation exacte de cet établissement » afin de trouver solution à la problématique desdits arriérés qui s’élèvent à plus au moins USD 3.900.000. À cette somme, il sied d’ajouter quelque USD 4.399.969 des dettes que l’Etat r-dcongolais doit à City Train. Un montant certifié par le cabinet d’audit Price water house coopers, PWHC, qui a rendu, en février 2004, son rapport définitif d’audit de la dette intérieure au ministère des Finances via le BCECO. Mais ici règne un sacré flou savamment entretenu par Justin Kalumba et son chef Matata Ponyo- qui s’était pourtant engagé devant l’Assemblée nationale de relancer City Train et Stuc avec 300 bus». Le Premier ministre et le ministre des Transports renvoient, en effet, la délégation syndicale de City Train à l’ex-OGEDEP. «Cette dette sera payée dans le cadre du règlement global de la dette publique intérieure », fait savoir, en une ligne le DG de l’ex-OGEDEP (DGDP) à la délégation syndicale. La lettre du numéro un de la Direction générale de la dette publique remonte au 8 novembre 2013. Près d’une année après, le règlement de la dette intérieure n’a jamais connu un début de commencement.