Une jeunesse sacrifiée par la classe dirigeante de la RDC

Mercredi 17 décembre 2014 - 13:46

Les jeunes de moins de 35 ans constituent actuellement plus de 65% de la population de la RDC, bien qu’il n’existe pas dans ce pays des statistiques fiables et actualisées sur les différentes couches de la population.

La jeunesse constitue le fer de lance du développement de tout pays. Les nations qui dominent le monde aujourd’hui ou qui sont en train d’émerger sont celles qui ont investi massivement dans l’éducation et la formation des jeunes. On ne peut jamais développer un pays avec une population constituée en majorité d’analphabètes et de semi analphabètes.

Dans son discours du lundi 15 décembre 2014 sur l’état de la nation, le président de la RDC a certes parlé de l’éducation de la jeunesse en se félicitant du fait que la part du budget de l’Etat consacrée à ce secteur soit passée de 3% il y a quelques années à 16% en 2014.

Au moins 2 millions d’enfants supplémentaires ont été inscrits à l’école primaire grâce à la politique de la gratuité de l’enseignement de base, s’est-il félicité.

Mais en réalité, la gratuité de l’enseignement de base consacrée par la Constitution n’est pas encore effective particulièrement à cause de la modicité des salaires payés aux enseignants par l’Etat congolais.

Les parents sont contraints, d’une manière ou d’autre, de continuer à prendre en charge une partie importante de la rémunération des enseignants dans les écoles primaires et secondaire publiques ainsi que dans les universités et instituts supérieurs de l’Etat.

Cela fait que les enfants issus des couches les plus pauvres de la population sont exclus du système scolaire ou abandonnent leurs études sans atteindre les niveaux secondaire et supérieur.

A cela s’ajoute le problème de la baisse généralisée du niveau de l’enseignement à partir du primaire. De très nombreux élèves et étudiants décrochent des diplômes d’Etat et des diplômes universitaires avec de graves lacunes en français, la langue officielle et de travail en RDC.

Le chef de l’Etat n’a rien dit sur les perspectives d’avenir pour relever le niveau de l’enseignement. Actuellement, les universités et les instituts supérieurs sont bondés et déversent chaque année sur le marché plusieurs milliers de diplômés qui rejoignent les rangs des sans emplois. Le taux réel de chômage dans ce pays n’est pas connu, bien qu’il soit très élevé.

Le président de la République n’a non plus rien dit sur les vois et moyens de résorber le chômage des jeunes qui est une véritable bombe à retardement qui peut exploser à tout moment.

Les exemples de la Tunisie, de l’Egypte et du Burkina Faso sont éloquents. Et pourtant, l’économie de la RDC connait une croissance extraordinaire de 6 à 7% avec une production annuelle de plus d’un million de tonnes de cuivre. La croissance tant vantée par Joseph Kabila et son Premier ministre Matata Ponyo n’est donc pas génératrice d’emplois.

Par N.T.