«Jeunes Titans» est la dénomination d’une dynamique des jeunes politiciens qui se prépare au sein de la nouvel union de l’opposition politique. En référence aux Jeunes Turcs de l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale en 1990, la nouvelle dynamique se propose comme objectif principal de faire le suivi sur terrain des différentes résolutions prises par la composante opposition dans son ensemble. C’est le Président de l’Alliance africaine pour la Solidarité et la Démocratie-ASOD en sigle, Jean-Félix Tshobo qui l’a fait savoir
lors d’une interview exclusive à C-NEWS. Cette progéniture du feu Président Faustin Tshobo-i-Ngana a
également scruté les différentes questions liées à l’actualité politiques de l’heure. Le refus du soutien de la MONUSCO dans la traque des FDLR, la publication du calendrier électoral et l’union observée dans l’opposition ont été passés au crible par Jean-Félix Tshobo qui œuvre au sein des FAC/Opposition. En effet,
il a recommandé des discussions permanentes entre acteurs politiques comme la seule voie pour solutionner les
problèmes auxquels est confronté la RD-Congo.
Actualité oblige. Le Président de la République a annoncé que la RD-Congo mènera seule les opérations de traque contre les FDLR sans l’appui de la MONUSCO. Pensez-vous qu’il a raison de prendre une telle décision?
Pour rappel, la MONUSCO avait fixé un ultimatum à notre Gouvernement à cause de deux Généraux indésirables accusés de violation massive de droits de l’homme. Pour ma part, le Président Kabila pouvait user de la diplomatie afin de gérer cette divergence des vues avec la MONUSCO. Il a décidé de s’en passer pour sauver deux Généraux. C’est regrettable et à la limite de l’ingratitude. On se souviendra que la MONUSCO a accompagné notre armé pour mater par exemple la rébellion du M-23.
Mais ne voyez-vous pas que la RD-Congo est quand même un pays souverain qui doit résoudre seule ses
problèmes de sécurité?
Je crois que notre pays est membre de l’organisation des Nations-Unies, et en tant que tel la notion de la
souveraineté est discutable.
Les autorités rétorquent qu’à cela que les accusations de la MONUSCO sont ambigües. Elles n’ont jamais l’objet d’un rapport et ne sont pas contenues dans un quelconque document. Que dites-vous?
Je ne veux pas qu’on s’éternise sur la MONUSCO car les enjeux à l’Est du pays sont complexes. Je pense seulement que la MONUSCO est venue en RD-Congo pour nous aider. Ainsi, lorsqu’il y a un problème, il y a la manière de dire et il y a la manière de faire. Mon parti ASOD pense qu’il n’est pas diplomatique de dire que l’on n’a pas besoin de la communauté internationale pour résoudre nos problèmes, pendant que l’on recourt à elle, même pour la construction des toilettes publiques.
L’actualité c’est aussi la publication du calendrier électoral par la CENI. Quelles impressions après avoir parcouru le calendrier?
Il faut rappeler que le calendrier électoral global est une exigence de l’opposition qui date du temps de la
publication du calendrier partiel par la même CENI. Néanmoins, le calendrier publié est certes global, mais
non consensuel, irréaliste, incohérent, hypothétique et viole même l’article 5 de la constitution en ce
qui concerne les élections prévues pour 2015.
Comment?
Non consensuel parce que la CENI devait faire intervenir la classe politique et la société civile pour éviter les contestations.Irréaliste parce qu’il ressort du nombre élevé de contraintes internes et externes listées par la CENI. Incohérent du fait que les élections locales, municipales, urbaines et provinciales doivent avoir lieu le même jour, alors que leurs opérations électorales sont décalées. L’opérationnalité et chevauchement des
opérations électorales rendent ce calendrier irréalisable. Hypothétique parce qu’on ne connait pas le nombre exact des groupements sur base desquels seront présentés les listes des candidats conseillers des Secteurs ou
Chefferies. Enfin, viole l’article 5 de la Constitution en son dernier alinéa parce que le calendrier ne prévoit pas l’enrôlement des nouveaux majeurs pour les élections prévues en 2015. Donc, il exclu du processus électoral tous les congolais ayant atteint l’âge de 18 ans révolu après les élections de 2011. Toutefois, le point positif de ce calendrier est qu’il fixe de manière formelle la date de la fin du mandat du Président
Kabila.
Faisons marche en arrière pour parler des événements qui ont secoué Kinshasa et d’autres villes du 19 au 25 janvier derniers suite à l’appel de l’opposition à manifester contre la loi électorale. Quel était l’apport de l’ASOD votre parti?
ASOD membre des FAC/Opposition est parmi les initiateurs de cette date du 19 janvier. C’est l’occasion de dire, que la manifestation était pacifique conformément à la Constitution. On réclamait la non révision de la loi électorale qui allait nous amener vers un glissement. Mais, nous fustigeons l’attitude du pouvoir en place qui a réprimé la manifestation dans la brutalité et le sang au lieu de l’encadrer. Bilan plus de 50 morts et plusieurs blessés graves.
Mais à travers cette manifestation vous vous êtes inspiré du Burkina-Faso en cherchant à violer l’inviolabilité du siège du parlement selon la constitution?
Là c’est ce qu’on raconte dans la rue. La RD-Congo n’est pas le Burkina-Faso. L’opposition était seulement
opposée à la révision de la loi électorale. Heureusement pour les congolais que le pouvoir en place a finalement compris qu’il ne fallait pas faire un passage en force. Et, cet article qui dérangeait,
a été retiré. Donc vous vous êtes heureux d’avoir réussi votre action?
En grande partie mais il faut être vigilant et ne pas baisser la garde.Parlons de cette nouvelle union de l’opposition qui n’est pas une première. Il a déjà existé par le passé. Alors cette fois-ci c’est pour quelle fin?
Pour constituer une force, on a besoin de l’union. La devise de la Belgique nous inspire à cet effet: «L’union
fait la force». A l’époque, lorsque nous agissions de manière disparate, nos actions n’ont pas eu tant d’ampleurs. Unis comme un seul homme, vous pouvez voir ce que ce que nous réalisons avec comme seul objectif de faire aboutir l’alternance démocratique. J’aimerai dire à l’opposition: Soyons comme des pêcheurs et non des cultivateurs. D’aucuns n’accordent pas longue vie à votre union parce que votre talon d’Achille est déjà connu.
Vous avez toujours du mal à vous s’organiser.
Que répondez-vous?
Contrairement aux mauvaises langues, l’opposition se porte à merveille. On se rencontre régulièrement et la dernière fois c’était au siège du parti FONUS. Je crois que cette fois-ci, l’opposition a compris ses erreurs du passé. Un compromis se dégagera certainement autour d’un seul candidat de l’opposition. Vous êtes parmi les
initiateurs d’une dynamique des jeunes au sein de la nouvelle union de l’opposition. Qu’en est-il exactement de
cette dynamique?
En 1990, au sein de l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale il y avait une dynamique des jeunes qu’on appelait: « Jeunes Turcs ». Aujourd’hui, nous pensons aussi créer une dynamique des jeunes. « Jeunes Titans », nous accompagnerons les stratégies de nos ainés aux niveaux de la base. D’ici peu nous allons réunir les jeunesses des partis de l’opposition pour matérialisé l’idée.
Pourquoi une organisation dans une autre organisation. Vous ne voyez pas que vous vous fragilisez?
Ce n’est pas une organisation dans une organisation. Ce sont des jeunes qui prennent l’initiative de faire
le suivi des décisions prises par l’opposition dans son ensemble.
Un mot de la fin pour terminerNous souhaitons un bon voyage à la délégation de l’opposition qui se rendra aux USA. Ici je pense particulièrement à Ingele Ifoto, Lisanga Bonganga, Martin Fayula et Vital Kamerhe qui conduira certainement la délégation.
DeO KOKOlO