Un des quatre journalistes congolais interpellés puis relâchés dans la nuit de samedi à dimanche lors d'un rassemblement contre la brusque envolée du prix de l'internet en République démocratique du Congo a dénoncé dimanche "une entrave à la liberté de la presse" dans le pays.
"Je ne peux pas comprendre qu'une manifestation réclammant la baisse du prix de l'internet soit reprimée par la police. Ce n'est pas normal, c'est une entrave à la liberté de la presse et de l'information", a déclaré à l'AFP Patient Ligodi,initiateur du site d'information Politico.cd.
Selon les témoins, M. Ligodi et trois autres journalistes congolais ont été interpellés vers 21h00 (20H00 GMT) par la police sur la place Royale en face du siège du gouvernement, dans le nord de Kinshasa, lors d'un rassemblement baptisé "'Nuits debout de Kinshasa' contre la hausse de prix de connexion internet" en RDC, ayant réuni une trentaine de personnes depuis 19H00 (18H00 GMT).
Les policiers "m'ont mis à terre, ils m'ont brutalisé et accusé de chercher à déstabiliser les institutions" du pays, "ils m'ont demandé: qui est derrière vous?", a expliqué M. Ligodi.
Les quatre journalistes ont été auditionnés avant d'être relâchésaprès l'intervention du président de l'Union nationale de la presse du Congo, Kasonga Tshilunde qui affirme avoir signé une décharge sur ordre des agents.
Les policiers "m'ont remis les quatre journalistes vers minuit" sur ordre du général Célestin Kanyama, chef de la police de Kinshasa, a déclaré à l'AFP M. Kasonga, jugeant "trop risqué" le fait d'organiser une manifestation "la nuit" en RDC où le climat politique est très tendu en raison de l'improbable tenue de la présidentielle avant la fin de l'année.
Depuis quelque jours, le mécontentement gronde parmi la population face à une augmentation brutale des prix de l'internet en RDC où gouvernement et opérateurs de télécommunications se renvoient mutuellement la responsabilité de cette hausse.
Avec AFP