Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC(Monusco), d’hier mercredi 19 novembre 2014, plusieurs questions sur les tueries de Beni et celles des Kuluna (délinquants violents de Kinshasa ) à Kinshasa, ont été soulevées par les participants préoccupés par la saisine de la Cour pénale internationale(CPI).
A en croire la coordinatrice de l’Unité de coordination de la CPI en RDC, toute personne peut envoyer des informations à la CPI, mais seul le procureur peut décider d’enclencher une enquête ou pas. Cependant, rappelle-t-elle, il existe trois modes de saisine : par les Etats, le Conseil de sécurité de l’Onu ou le bureau du procureur lui-même. Pour l’instant, conclut-elle, il est impossible de savoir si le bureau du procureur va se saisir d’un cas ou pas.
Concernant les accusations du gouverneur Julien Paluku portées contre Mbusa Nyamuisi, leader du RDC/KML, comme étant responsable des tueries de Beni, le numéro deux de la Monusco, le général Abdallah Wafy, a indiqué que ces propos n’engagent que son auteur. Se refusant catégoriquement à les commenter, le général Wafy a tout de même rappelé que la Monusco s’est engagé, à Beni devant la presse, d’entreprendre des enquêtes approfondies afin que « tôt ou tard les responsabilités soient établies et que les coupables soient punis ».
Lubanga : rendez-vous le 1er décembre
Dans un autre registre, la Monusco a indiqué que le mardi 18 novembre 2014, la Chambre d’appel de la CPI a rendu une ordonnance convenant une audience publique le 1er décembre 2014 à 16h30 afin de rendre son jugement sur les appels contre le verdict et la peine prononcés par la Chambre de première instance I dans l’affaire « Le procureur contre Thomas Lubanga Dyilo ».
La Cour pénale internationale (CPI) a examiné, le lundi 19 mai 2014, l’appel de son premier condamné, l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, reconnu coupable en 2012 de l’enrôlement d’enfants soldats en Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). A l’issue du premier procès en première instance de la CPI, Thomas Lubanga, 53 ans, avait été condamné à quatorze ans de prison.
Ancien président national de l’Union des patriotes congolais (UPC) qu’il a créée en 2001, et qui a été soutenue par l’Ouganda puis le Rwanda, en septembre 2002 il change le nom de l’UPC et le rebaptise en UPC/RP pour Union des patriotes congolais/réconciliation et paix. Recherché pour crimes de guerre, il est le premier individu condamné dans l’histoire de la Cour pénale internationale (CPI).
Sa carrière politique a débuté à l’Université de Kisangani dans l’ancien parti-État, le M.P.R, comme plusieurs jeunes de son époque. En 2000, ayant la trame de son parti en tête, il rejoint le RCD/KML où il apparaît pour la première fois comme sous-secrétaire chargé de la jeunesse. Ce mariage ne durera pas du fait qu’il tentera directement de réaliser son rêve de ration de son parti basé dans son Ituri natal déjà miné par la guerre fratricide opposant son ethnie et l’ethnie guerrière Lendu. Faute d’un appui sérieux de l’Ouganda, accusé d’alimenter les conflits en Ituri, le RCD/KML se tournera vers le Lendu pour déstabiliser son adversaire, l’UPC quant à lui cherchant aussi un allié crédible et surtout fiable se ralliera au Rwanda. Tshieke Bukasa