Dans une affaire qui l'oppose à la Banque internationale pour l'Afrique au Congo (Biac), Diomi Ndongala a vu vendredi trois de ses immeubles de Kinshasa être saisis par la justice. Une "expropriation" qui vise à "anéantir" l'opposant politique, selon son avocat.
Décidément, la justice n'en a pas fini avec Eugène Diomi Ndongala. Elle a ordonné, le 24 octobre, le déguerpissement de tous les occupants de trois des immeubles appartenant à l'opposant politique congolais à Kinshasa. Conséquence de l'insolvabilité d'un prêt non remboursé à la Banque internationale pour l'Afrique au Congo (Biac), selon des sources judiciaires.
À en croire Me Georges Kapiamba, avocat de Diomi Ndongala, il s'agirait d'une "vielle affaire" remise à jour pour nuire un adversaire politique. Son client aurait "garanti le remboursement d'un prêt consenti par la banque [Biac] à une société qui avait signé un contrat de production de ciment avec la Cimenterie nationale (Cinat) de Kimpese, dans le Bas-Congo".
"Au bout de quelques mois, assure l'avocat, une première tranche du prêt – quelques 700 000 dollars américains – a été remboursée à la banque". Quant aux 900 000 dollars restants (600 000 dollars du prêt et 300 000 dus aux intérêts), le remboursement n'a jamais eu lieu. "Entre temps, le gouvernement avait donné ordre à la Cinat de suspendre le contrat avec la société dont Diomi Ndongala s'était porté garant", tente de justifier Me Georges Kapiamba.
Démocratie chrétienne dans la rue
Pour lui, "avec cette expropriation, le régime en place à Kinshasa ne cherche qu'anéantir l'opposant Diomi Ndongala" qui a été condamné fin mars à 10 ans de prison dans une affaire de viol sur mineures. Son parti, Démocratie chrétienne (DC) est également touché par cette décision judiciaire puisque son siège se trouvait dans l'un des immeubles concernés. "Même des biens des particuliers qui louent des appartements dans ces immeubles ont été confisqués alors qu'aucun avertissement de déguerpissement ne leur a été notifié", ajoute Me Georges Kapiamba.
L'avocat de l'opposant congolais considère que ce nouveau coup dur porté contre son client n'est que "la conséquence de la plainte que Diomi Ndongala a récemment déposé auprès du comité des droits de l'homme des Nations unies contre la RDC". Il assure par ailleurs que "dès la semaine prochaine", la défense compte attaquer la décision de la justice congolaise et les actionnaires de la Biac auprès des instances internationales.
Jeuneafrique