Ville portuaire de Matadi :
Une journée « sans taxis » a été décrétée le mercredi 7 Janvier 2014 sur toute l’étendue de Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo, par les chauffeurs de taxi de cette ville rocaillo-montagneuse de la République Démocratique du Congo. Ces derniers qui ne savent plus à quel saint se vouer en ont décidé ainsi pour manifester leur ras-le-bol face aux tracasseries dont ils sont victimes de la part des agents de la police de circulation routière (PCR).
Cette grève a paralysé le transport en commun au cours de cette journée à telle enseigne que les Matadiens étaient obligés de parcourir de longues distances à pied à défaut de prendre des motos généralement moins sécurisantes au vu du relief très accidenté de cette ville pour atteindre leurs destinations.
A l’exception, bien sûr, de ceux d’entre eux qui disposent soit de leurs propres véhicules ou qui prestent dans des entreprises disposant des véhicules de transport de leur personnel. Beaucoup d’autres catégories de gens pour la plupart des élèves et étudiants ont préféré se terrer chez-eux en lieu et place de se livrer à cet exercice physique compte tenu de la distance qui sépare leurs résidences respectives à leurs écoles ou instituts voire leurs lieux de travail.
Quelques taximen approchés n’ont pas manqué de dénoncer les stratégies peaufinées par certains responsables véreux d’escadron mobile de la police de circulation routière qui, contre toute attente, ont non seulement multiplié les postes de contrôle et les équipes mobiles dans la ville dès la première semaine du mois de janvier 2015 pour se faire de l’argent.
Ces brebis galeuses de la Police ont aussi déployé leurs éléments à travers tous les points chauds de Matadi où ils procédaient aux arrestations de véhicules n’ayant pas encore renouvelé leurs autorisations de transport. Ils leur faisaient en outre payer des amendes parfois sans quittance.
Parmi ces responsables véreux de la PCR figurent à l’avant-plan trois commandants répondant respectivement aux noms de Matata, Botole et Mutshungay.
Ces derniers sont qualifiés par tous les taximen de la ville portuaire de Matadi comme étant des vrais spécialistes en tracasseries routières. C’est pourquoi ils ont sollicité leur départ sans condition de Matadi avant d’accepter toute négociation devant amener à la reprise de travail.
Cette situation déplorable a toutefois été l’objet de préoccupation majeure du maire Jean-Marc Nzeyidio Lukombo qui a d’emblée convoqué une réunion ayant regroupé autour d’une même table tous les intervenants dans le secteur des transports.
Au terme de cette rencontre qualifiée de tous les enjeux, d’importantes décisions ont été prises. Ainsi, de Janvier à fin Mars 2015 considéré comme la période de sensibilisation de tous les transporteurs en commun de la ville, aucun agent de la police de circulation routière ne peut se permettre de procéder au contrôle des autorisations de transport et des certificats de contrôle technique.
Aussi, tout paiement d’amende devra désormais se faire auprès d’un agent de la DGRAD. Quant aux trois commandants considérés comme « persona gratta », ils ont été tous suspendus séance tenante de leurs fonctions et ne peuvent plus prester dans la ville de Matadi. Cela, dans le souci de préserver la paix sociale dans cette ville.
Par Olivier Bilonda Kamwanya