Linda Thomas-Greenfield réitère la position des Etats-Unis d’Amérique en cette période où quatorze élections présidentielles sont prévues en Afrique d’ici fin 2016.
Le gouvernement américain reste catégorique sur la limitation des mandats à eux pour les chefs d’Etat en Afrique. Ce que vient de relever, une fois de plus, les sources du Département d’Etat tout récemment. « Deux mandat et c’est fini », a dit Linda Thomas-Greenfield, la secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines des Etats-Unis d’Amérique.
Le gouvernement Obama a voulu donner sa position en cette période où quatorze élections présidentielles sont prévues en Afrique d’ici fin 2016, y compris dans des pays où la limitation des mandats présidentiels est déjà profondément ancrée dans la vie politique, comme la Tanzanie, la Namibie, le Mozambique et le Bénin. Ils auront prochainement des élections où les présidents en poste ne figurent pas sur les bulletins de vote, ont relevé les sources d’informations de l’Ambassade des USA en RD Congo.
Ces sources ont rappelé qu’au début du mois d’août dernier, les Etats-Unis et les dirigeants africains ont eu leur première occasion de discuter de la sécurité, de la croissance économique, du développement et de la bonne gouvernance au cours du Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington. Pendant trois jours, le président Obama et les dirigeants de quelques 50 pays africains ont discuté des stratégies visant à stimuler la croissance, à créer des possibilités et à soutenir un environnement propice aux générations présentes et futures d’Afrique. La démocratie était au centre de ces entretiens.
Mais un travail de sondage d’opinion a relevé qu’ « une vaste majorité d’Africains souhaite une plus grande démocratie. En outre, le soutien à la démocratie et aux élections libres et équitables est au cœur de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance ». Selon « Afrobarometer », qui est la norme de référence pour les sondages d’opinion indépendantes en Afrique, 84% des Africains soutiennent des élections libres et équitables, 77% rejettent un régime à parti unique tandis que 72% pensent que la démocratie est préférable à tout autre système de gouvernance. Il ne s’agit pas de données abstraites mais de chiffres décisifs et puissants qui reflètent les opinions réelles de millions de personnes.
La limitation des mandats présidentiels est un aspect fondamental des appels à la démocratie de la population. D’après les sondages d’opinion, 74% des Africains, soit les trois quarts des hommes et des femmes vivant sur le continent, ne souhaitent pas que leurs présidents occupent leur poste pendant plus de deux mandats consécutifs.
Une limitation des mandats inscrite dans la constitution permet un mécanisme de responsabilisation des dirigeants, réduit la tendance à la corruption en garantissant un renouvellement politique et donne aux nouvelles générations l’occasion de briguer un mandat politique et de choisir de nouveaux dirigeants. La limitation des mandats est importante du fait que, comme l’a dit le président Obama au Ghana en 2009, « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ».
Cependant, ailleurs en Afrique, la limitation des mandats est remise en question. Les changements de constitution et l’élimination de ladite limitation diminuent la confiance des populations dans leurs institutions, affaiblissent l’ensemble du gouvernement et ne servent que les intérêts de la personne ou du parti au pouvoir. Dans les systèmes démocratiques, les dirigeants forts respectent la constitution, se retirent lorsque leur mandat prend fin et appuient des élections libres et équitables.
Lors de son intervention au Forum de la société civile qui a eu lieu la veille du sommet de Washington, le secrétaire Kerry a annoncé que les Etats-Unis « allaient continuer à soutenir la limitation constitutionnelle des mandats comme [ils l’ont fait] dans les pays du monde entier, y compris en Afrique » et « qu’[ils] allaient exhorter les dirigeants à ne pas modifier les constitutions nationales pour des raisons ou des avantages politiques personnels ». Le respect de la limitation des mandats présidentiels et des constitutions telles qu’elles sont rédigées est crucial pour réaliser les aspirations de tout le continent et renforcer les institutions démocratiques pour les générations futures.
J-LKT