Avec le retour an¬noncé du gouverneur du Katanga avant noël, s’achemine-t-on vers la fin du feuilleton Moïse Katumbi qui tient déci¬demment toute la Ré¬publique en haleine. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, en passant par le centre, partout en RD-Congo ont veut avoir des nouvelles rassurantes sur le gouverneur du Katanga dont l’absence au pays, dû à un empoi¬sonnement avéré, à jeté le trouble dans l’opinion nationale. Son retour, annoncé par notre con¬frère Jeune Afrique, est très attendu par les rd-congolais. A Lubumbashi déjà l’effervescence est à son comble. La popu¬lation se mobilise pour offrir à leur chouchou un accueil triomphal.
Il faut dire que la capitale cuprifère n’a jamais re¬trouvé sa sérénité depuis l’empoisonnement de Moïse Katumbi. La jeunesse ka¬tangaise, notamment, avait proféré des menaces à l’endroit des empoisonneurs si jamais malheur arrivait au président du football club Tout-Puissant Mazembe. Sa venue confirmée reste à savoir si Katumbi parlera à l’aéroport de la Loano. Pas si sûr car le Gouv’ est une personnalité réservée. Mais la gravité des faits qui ont failli lui coûter la vie sug¬gère que le gouverneur du Katanga s’exprime pour rassurer les millions de rd-congolais inquiets pour sa santé et attentifs à son ave¬nir politique tant il fait beau¬coup au Katanga notam¬ment avec peu des moyens. L’autre raison qui pousserait Katumbi à délier sa langue c’est sa relation avec Jo¬seph Kabila que l’on dit ten¬due voire hostile. Selon des sources proches du pouvoir, les deux hommes ne partag-eraient plus grand-chose en commun, M. Katumbi étant opposé à toute révision con¬stitutionnelle notamment. Jeune Afrique a d’ailleurs écrit que peu avant qu’il n’aille à Londres, Katumbi avait eu une conversation avec Joseph Kabila qui ne se serait pas bien passée. Autant des rumeurs et des spéculations qui veulent que Katumbi puissent prendre la parole devant la population a défaut de lui offrir un bain de foule. En fait entre M. Katumbi et sa famille ça n’a jamais été le grand amour. Katumbi a beau se donner et se dépenser, avec ses moy¬ens propres, pour la cause de la Majorité présiden¬tielle, il est toujours payé en monnaie de singe ana¬lyste un acteur politique de la Majorité présidentielle.
« Quand il agit on lui reproche de la jouer perso, de jouer sa propre partition pour la présidentielle. Quand il s’abstient on lui reproche de saboter le pouvoir. Et cela bien avant 2011 » lâche-t-il avec un regard malicieux. En fait les relations entre Katumbi et Kabila sont des relations en dents de scie. Aucune personnalité de la Majorité présidentielle n’a la liberté de Katumbi vis-à-vis de Kabila. C’est pour¬quoi l’opinion attend de Moïse Katumbi qu’il clarifie ses rapports avec Kabila et avec Majorité. Et bien en¬tendu qu’il se prononce sur les grandes questions poli¬tiques de l’heure car sur ses épaules reposent les espoirs des millions des rd-congolais qui voient en lui un leadership de substitu¬tion. La preuve de sa pop¬ularité, son infortune a été une véritable « affaire d’Etat » sans que l’Etat le veuille, qui continue à alimenter les conversations partout en RD-Congo. Quoiqu’il en soit l’avenir politique de la RD-Congo ne peut plus se faire sans Moïse Katumbi qui, à la faveur de sa longue ab¬sence, a démontré, sans le vouloir, qu’il est l’une des personnalités les plus popu¬laires du pays de Lumumba. Sa popularité, son carnet d’adresses et sa fortune font de Katumbi une person¬nalité clé du jeu politique. Son potentiel politique ex¬traordinaire est à la base de beaucoup de ses soucis pas¬sés, avec le sabotage de son jet à Kinshasa, et présent, avec l’empoisonnement qui l’a immobilisé pendant plus de deux mois. La politique est un vilain jeu en Afrique où la vie d’un potentiel chal-lenger peut-être mis en danger. Désormais Katumbi prendra des précautions pour se protéger contre ses ennemis car il ne s’agit plus d’adversité. Les précau¬tions qu’il devra désormais prendre lui coûteront-elles la proximité avec sa popula¬tion ? Réponse la semaine prochaine à Loano. Ci- des¬sous l’article de Jeune Af¬rique annonçant le retour de Katumbi.
RD-Congo: Katumbi, le retour
empoisonné à la vynca » (une plante toxique de l’est du Congo).
Le fait qu’il ait été reçu par le président Joseph Kabi¬la peu de temps avant de quitter le pays n’a pas peu contribué à alimenter cette confusion, plusieurs sites et journaux spéculant sur le fait que l’entretien pour¬rait s’être mal passé Katum¬bi est, on le sait, réservé quant au projet de révision constitutionnelle en vue de l’élection de 2016. En ré¬alité, le très populaire gou¬verneur et homme d’affaires de 50 ans est allé soigner dans une clinique de Lon¬dres les séquelles d’une ten¬tative d’empoisonnement à l’arsenic remontant à 2011 et dont le ou les auteurs de¬meurent inconnus. Celles-ci étant désormais résorbées, le propriétaire du célèbre TP Mazembe, club phare du foot congolais, peut donc envisager son retour.