SURCHAUFFE SUR LE MARCHE DE CHANGE LE GOUVERNEMENT POUR LA DIVERSIFICATION DE L’ÉCONOMIE

Lundi 9 mai 2016 - 09:38
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Il est peu recommandable que le marché de change pilote l’économie.

Au plus fort de la surchauffe sur le marché de change, commencée depuis le mois de mars dernier, le Gouvernement insistait sur l’effort à fournir pour préserver la stabilité macroéconomique. Parce que le pays se trouve sur la bonne voie de la normalisation. Et qu’il est peu recommandable que le marché de change pilote l’économie, estiment plusieurs analystes. Présentement, la configuration économique nationale a beaucoup évolué avec un leadership économique clair, distinct et suivi. Des balises sont fixées pour indiquer l’orientation et la marche à suivre. Par ailleurs, les recettes publiques sont charriées vers l’escarcelle de l’Etat. Il n’y a donc pas de raison que l’économie nationale soit dite financiarisée, c’est-à-dire livrée au seul mouvement financier et rien qu’à l’argent liquide.

C’est en tout cas vers ce but que le marché de change parallèle, spécialement dans la ville de Kinshasa, semble entraîner l’économie nationale, et lui fait perdre toute notion de production d’éléments des ressources économiques avant la manipulation de l’argent liquide. Et ce marché de change accorde à l’argent liquide des pouvoirs économiques énormes et indus.
Plusieurs observations sur le terrain laissent à penser que ce marché de change, n’est pas régulé, ni contrôle de manière attendue consécutivement à l’adoption du taux de change flottant. Cependant, a fortiori, si cette politique de change est adaptée à la réalité économique du pays, soumise elle-même aux tendances et influences extérieures, elle ne peut pas non plus évoluer sans un vrai dispositif d’encadrement, commentent plusieurs observateurs. Car il est établi que la décote circonstanciée de la monnaie nationale par rapport au dollar et à l’euro soit souvent le résultat de la conjugaison de la spéculation et des fausses informations. Actuellement, par exemple, il est distillé dans l’opinion, sans le moindre début de preuve, que la planche à billets tournerait pour résorber le déficit public. Cette information sortie de nulle part régule les comportements sur le marché de change.

MAUVAISE FORTUNE
Plusieurs observateurs soulignent que cet état de choses peut prendre fin à la condition de réactiver les activités traditionnelles de rente. Celles-ci, bien pensées, pourront bien appuyer la stabilité macroéconomique. Plusieurs opportunités économiques peuvent être ouvertes.
A ce sujet, les spécialistes affirment que l’agriculture qui occupe la majorité de la population active et représente près de 55,7% du PIB, bon an, mal an, pourra bien y jouer un rôle de premier ordre. On constate malheureusement, bien que les terres du bassin congolais soient fertiles, 3% seulement de la superficie totale du pays sont consacrés à la culture. La production annuelle se composant essentiellement et presqu’uniquement de manioc - principale culture vivrière, de maïs et d’arachide. Ce qui laissent sans voix les statisticiens qui affirment, contre mauvaise fortune bon cœur, que la production nationale de manioc s’évalue à plusieurs millions de tonnes exportables. Si ce produit est conditionné, il peut être exporté face à une demande en hausse dans les pays africains. Ce sera bien là une source de recettes agricoles sûre, complémentaires aux ressources provenant du secteur minier. Il en est également le cas du café dont la production semble connaître une baisse remarquable alors qu’il constitue la principale culture commerciale, avant le caoutchouc, le coton, le cacao et le thé. Cependant, à cause des fenêtres d’opportunités ouvertes à l’exportation des mitrailles et au bois, les cultures de rapport ont considérablement chuté, et, paradoxalement, le volume d’importation des produits de consommation courante, a beaucoup augmenté mettant à mal la perspective de la mise en place d’une politique agricole efficiente.
A en croire les données-clés de l’économie de la RDC - dans la période comprise entre 1990 et 2006, concernant les données statistiques disponibles, l’on réalise à quel point les différents segments de l’activité économique soutenaient la vie économique nationale. Alors que le pays sortait tout fraîchement de conflits.

AMBALU C/p