L’ancien secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani annonce pire au régime si ce dernier campait sur sa démarche de modifier la Constitution pour des intérêts obscurs. Shabani avance que le pouvoir croisera sur son chemin l’UDPS et Etienne Tshisekedi, qui se sont très stricts sur le départ de Kabila en 2016. Pour l’instant, les cadres de l’UDPS et combattants attendent le «Go» du parti. En attendant, il interpelle Kabila de tirer les conséquences du Burkina pour éviter aux Rd-Congolais de mettre en pratique l’article 64 de la Constitution. Hormis cela, le dur à cuire Shabani a scruté l’actualité politique tout en révélant la position de son parti l’UDPS sans mettre de coté Etienne Tshisekedi.
L’opposition multiplie des actions sur terrain pour exiger le respect de la Constitution. Pourquoi les combattants ne répondent pas à l’appel comme en 2011 quand vous étiez Sg de l’UDPS?
A l’UDPS, cette option n’a pas encore été levée pour mener des actions sur terrain avec les forces sociales et politiques. Ce que nous remarquons, ce sont des initiatives privées de certains cadres du parti. Et s’il faut consulter les organes du parti, vous verrez que le «Go» n’a pas encore été donné. C’est la raison de la faible mobilisation des combattants. Il nous faut donc discuter à l’interne. Sur ce, il est important pour le leadership de l’UDPS de considérer les revendications de certains membres du parti. L’UDPS est une association politique et comme toute association humaine, on peut connaitre certaines difficultés et contradictions. L’important, c’est de les prendre en compte et de les résoudre, le plus rapidement possible, pour éviter les pourrissements et frustrations au sein du parti qui fait parler d’elle dans la sphère politique.
Sur ordre de qui Mavungu mobilise les combattants?
C’est une initiative privée et personnelle. Nous, jusque là, attendons une discussion à l’interne pour mobiliser.
Il est le secrétaire général du parti. Il gère l’UDPS au quotidien?
Posez-lui la question sur ordre de qui, il bat le rappel des troupes. Il est mieux placé pour répondre à cette question. Nous ne sommes pas contre son initiative. Cela s’inscrit dans le cadre de nos activités pour l’alternance en 2016.
A l’absence de Tshisekedi, son fils Félix fait des allers et retour à l’intérieur du pays pour redynamiser les structures du parti en fonction des échéances à venir. N’est-ce pas une façon pour le fils de Tshisekedi de récupérer le leadership du parti à l’absence de son père toujours malade à l’étranger?
Il est recommandé à tous les membres du parti d’avoir beaucoup de réserve pour mener toute action tendant à l’unité et à la cohésion du parti.
Avez-vous des nouvelles sur l’état de santé d’Etienne Tshisekedi. Certaines indiscrétions à l’UDPS affirment que son l’état de santé est préoccupant. Ses médecins lui exigent un repos?
A ce que je sache, le président Etienne Tshisekedi est toujours convalescent et les choses évoluent positivement. D’ici, il va regagner son pays pour continuer sa lutte politique.
Le PALU fête ses cinquante années du Jubilé d’Or. A quand l’UDPS réfléchira sur son devenir après trente quatre années de lutte?
Des telles activités ont vécu à l’UDPS. C’est vrai que les structures du parti réclament cela, nous y travaillons. C’est vraiment important. Important pour l’avenir de notre parti. Nous devons réfléchir sur des sujets majeurs du genre, où sommes-nous ? Où allons-nous ? Quels sont nos objectifs. C’est donc une obligation pour l’UDPS de se retrouver pour se ranger en ordre de bataille. C’est un parti qui ne doit pas mourir après Tshisekedi. Des gens ont donné de leur vie pour ce parti. C’est important et capital pour nous de discuter sur notre avenir.
Vous donnez raison aux fédéraux qui exigent la convocation du Congrès à Tshisekedi pour se ranger en ordre de bataille. Parce-que, c’est le statuquo à l’UDPS pour l’instant?
C’est pour cela que je vous ai dit que nous devons discuter à l’interne pour bien mener notre combat.
Des combats qui n’aboutissent pas?
Nous allons toujours nous battre pour l’avènement de la démocratie en Rd-Congo. Aujourd’hui, le pays fait face à une grande polémique née des dernières élections et de l’alternance politique. Alors, nous ne devons pas donner un chèque en blanc au régime qui veut s’éterniser au pouvoir. Voilà maintenant le sens de notre combat. C’est pour cela que je vous ai dit l’UDPS est un parti des combats pour que la Rd-Congo devienne un pays des droits où la liberté des uns et des autres est respectée.
Le régime multiplie des manoeuvres pour se maintenir au pouvoir. Quelle sera la réaction de votre parti s’il campait sur cette position?
Kabila va partir sans autres formes de procès ou procédures. Il a fait un mandat en 2006, il nous a volé notre victoire. Et en 2016, nous allons réclamer son départ. C’est tout. Au fait nous travaillions pour cela. Le cas du Burkina doit être interpellateur pour lui et d’autres dirigeants Africains. Quoi qu’il en soit, quoi qu’il en coute, Kabila va partir. Nous n’allons pas le laisser toucher à l’article 220. C’est donc une supercherie de sa part et de la mouvance présidentielle de croire qu’ils vont poursuivre avec leurs forfaitures. A l’UDPS, nous militons pour le respect des textes Constitutionnels. En conclusion, Kabila n’aura pas un mandat supplémentaire.
Une idée sur le dialogue?
C’est important avec la crise politique qui sévit au pays. Mais que cela ne serve pas des prétextes, soit une astuce, à Kabila de prolonger son mandat.
Quelle lecture faites-vous des événements du Palais du peuple?
C’est un hémicycle de la honte. Quand au sein de celle-ci vous avez des députés nommés et pas élus, c’est la raison de vivre ces turpitudes indignes des hommes d’Etats. Sous d’autres cieux, on reconnait un pays par ses dirigeants. Avec nos dirigeants, nous avons une idée de la classe politique Rd-Congolaise. C’est honteux d’appartenir à cet hémicycle qui viole les règles démocratiques.
Un dernier mot?
J’interpelle l’attention du tenant du pouvoir sur la maladresse de Compaoré et d’en tirer les conséquences pour la Rd-Congo. Et j’appelle les Rd-Congolais d’être vigilant, débout et prêt à réagir à toute tentative du régime à vouloir confisquer le pouvoir au lendemain de la fin du mandat de Kabila.