Aloi s que on semble s’acheminer vers des opérations contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), le groupe d’experts des Nations unies pour le Congo devrait rendre public dans les prochains jours son rapport annuel. Une dizaine de pages de ce rapport, dont RFI a obtenu copie, est consacrée aux FDLR.
Le constat des experts onusiens est sans ambiguïté les FDLR n’ont pas démontré une volonté manifeste de désarmer. Les experts soulignent deux types de difficultés : les complicités, locales entre l’armée congolaise et les FDLR, mais aussi la présence de réfugiés rwandais avec les combattants.
L’élite FDLR n’est pas dans les camps de transit.
Les démobilisés FDLR sont d’un grade peu élevé, souvent âgés avec des armes en mauvais état. Des témoins ont par ailleurs confirmé aux experts onusiens que les chefs des FDLR n’ont envoyé dans les camps de transit que des combattants non essentiels. Même si ces dirigeants ont un contrôle effectif sur leurs troupes, souligne le groupe, ils n’en sont pas moins divises entre une ancienne garde, dont certains sont accusés de génocide et une jeune génération plus favorable à la négociation.
En outre, souligne ce rapport, des FDLR qui ont aussi des connexions politiques. Mais pas, comme l’affirme Kigali, avec le RNC du général Kayumba Nyamwasa. Il n’y a pas de preuves de soutien ni financier, ni matériel, affirment les experts. Au contraire. Et pourtant, les derniers procès, comme celui de la terreur ou celui contre le chanteur Kizito Mihigo, partent du postulat que ces deux groupes collaborent.
En revanche, le groupe d’experts a pu vérifier certaines des assertions du gouvernement rwandais concernant des voyages des responsables FDLR ou des transferts d’argents depuis ou à destination de la Tanzanie. La Tanzanie fournit des troupes à la brigade d’intervention de la Monusco.
La crainte de victimes civiles
Autre connexion des FDLR, celle formée avec des responsables locaux de l’armée congolaise pour assurer leur trafic de charbon, de bois et d’or, sources de revenus des rebelles hutus rwandais, qui pourraient se chiffrer en centaines de milliers de dollars. Des marchandises contre lesquelles ils obtiendraient aussi des minutions des FARDC.
Le groupe d’experts dit enfin craindre des victimes civiles et d’importants déplacements de populations en cas d’opérations, vu.la proximité géographique entre réfugiés rwandais et combattants FDLR.
Tshiany