Selon frère Degaul Mukendi « La musique chrétienne malade de l’originalité »

Mercredi 12 août 2015 - 06:46

Présentez-vous et explique-nous votre groupe musical chrétien

Je suis Frère Degaul Mukendi, fondateur du Groupe Musical de l’Alliance avec l’Eternel (GMAEL Music). C’est un orchestre qui évolue au sein de l’Eglise Evangélique Libre d’Afrique (EELDA), est né au mois de février 2002 à Kinshasa. Personnellement, j’ai commencé à chanter depuis mon enfance. Maintenant, j’ai fondé un groupe musical qui ressemblerait à un orchestre. Parce que tout est orchestré, il y a des instruments de musique et les voix. Là, pour le moment on est en train de préparer la sortie officielle de notre premier album qui s’intitule « He’s coming soon » (Il vient bientôt).

Quelle lecture faites-vous de la musique chrétienne sur le plan de la qualité ?

Ma lecture de la musique chrétienne congolaise actuelle, je la fais de deux façons: elle est bonne parce qu’elle glorifie Dieu mais elle n’est pas du tout professionnelle. D’autant plus que ceux qui la produisent ramènent la musique chrétienne à un niveau très bas. C’est-à-dire, ils chantent parce qu’il faut louer le Seigneur mais ils ne respectent pas certaines normes. Ils ne créent plus. Ils ne font qu’interpréter des chansons déjà produites ; c’est comme si Dieu est limité. Donc, il n’y a pas tellement de l’innovation. Bref, c’est bon puisqu’on loue Dieu, mais c’est regrettable du côté contenu. Le constat est qu’on est en train de faire du copié collé, de s’auto copier et pourtant il y a de l’inspiration chaque jour.

Que répondez-vous à ceux qui affirment que les frères musiciens gèrent leurs groupes en ego ?

Dans la plupart de cas, le problème réside au niveau de la gestion. Par exemple là où je suis, le groupe est tout jeune. Mon groupe est composé des jeunes enfants dont l’âge oscille entre 8 et 25 ans. Parmi eux, il y a des élèves et des étudiants. Je ne sais pas comment les autres gèrent mais par rapport à moi, tout ce que l’on reçoit, on essaye de le gérer pour l’émergence du groupe. D’ailleurs, moi en tant que Président, je ne gère pas les fonds du groupe. Il y a une personne bien précise qui s’en occupe…

… et vous avez combien de musiciens ?

J’ai au moins dix-huit musiciens. Deux sœurs et les autres sont les frères partant de ceux qui les chœurs, instrumentistes, et je ne suis pas autonome et chaque personne a des responsabilités précises au sein de ce groupe. Une structure est mise en place, ce qui nous permet de bien évoluer.

« He’s coming soon », c’est le titre, en anglais, de votre premier album, ne voyez-vous pas qu’il y a déjà une barrière linguistique ?

Non, ce n’est pas une barrière d’autant plus que notre album touche tout le monde. On a choisi l’anglais puisque c’est la première langue la plus parlée au monde. Dieu n’est pas seulement limité en lingala, en français ou en anglais. C’est juste un message qui nous est arrivé en anglais « He’ coming soon », pour qu’on atteigne plus de monde possible et pas seulement les Congolais. Et en bas, on a pris soin de mettre un sous-titre en français qui est notre langue officielle, « He’s coming soon : il vient bientôt ».

L’album aura combien de titres et quels genres de style ?

Il y aura huit titres. Sur les huit titres, il y a pratiquement huit styles de musique. Chaque chanson a son style de musique ; nous avons le reggae, le blues français, rnb, rap, zouk, rumba congolaise, coupé décalé,… bref nous allons essayer de diversifier les styles pour que tout le monde se retrouve.

L’album sort quand ? Et vos perspectives ?

Très bientôt. On est au finissage de nos travaux au studio. Il nous faut d’abord réunir tous les moyens. On vise en tout cas le mois de novembre au plus tard. En ce qui concerne nos projets, nous comptons d’abord produire cet album et le présenter au peuple de Dieu. Puis, il y a plusieurs concerts qu’on va livrer à travers le monde pas seulement au Congo avec le peu de moyens que Dieu va nous donner nous allons propager ce message de la bonne nouvelle.

(Onassis Mutombo)