Rutshuru : 20.000 USD exigés pour la libération de 16 travailleurs humanitaires

Mardi 3 novembre 2015 - 09:48

Les kidnappeurs de 16 travailleurs humanitaires (14 enquêteurs et 2 chauffeurs) ont demandé, hier lundi 2 novembre 2015, une rançon de 15.000 à 20.000 USD avant de procéder à la libération de ces infortunés. A en croire Omar Kavota, coordonnateur du Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO), joint par Le Phare, les FDLR qui sont probablement responsables de cet acte ont envoyé un message aux animateurs du Centre de Développement Rurale (CEDERU)-KIBUTU/GOMA pour préciser leurs désidérata. « Jusqu’au soir du lundi 2 novembre, c’est 15.000 USD et à partir de mardi 3 novembre, ils exigent 20.000 USD… », a-t-il indiqué. Ces 16 civils ont été kidnappés, le dimanche 1er novembre autour de 13h30, à l’entrée de la localité Makoko (entre Kisharo et Katwiguro) à 27km-Est de Kiwanja. Ils

venaient de clôturer une mission d’enquête et de sensibilisation en Groupement de BINZA dans la Chefferie des BWISHA, au nord-Est de RUTSHURU.

C’est lorsqu’ils revenaient de la localité de KISHARO, Chef-lieu du Groupement BINZA pour GOMA que nos compatriotes, à l’entrée   de la localité MAKOKO (entre KISHARO et KATWIGURU) à 27km-Est de KIWANJA, ont été interceptés. Une dizaine d’hommes armés ont surgi de la brousse pour leur couper la route. Les inciviques leur ont braqué les armes avant de les obliger de descendre de leurs véhicules (2 Jeeps). Ces hors la loi les ont conduit en brousse à une destination jusque-là inconnue.

Les victimes et jusqu’ici otages sont notamment:

1) YUSUF PANDASHELO;2) MELEKI TABARO; 3) SERGE KAPAMBA; 4) JEROME MULAHOKO; 5) EMILE KABUNGELE; 6) ABEL MUTEKE; 7) ESPOIR MAENE; 8) ZEPHIRIN NZIWA; 9) CHRISTIAN MUGHANDA; 10) AMBOKO; 11) GRACIER, 12) JEAN-MARIE BANZIRA; Tous Enquêteurs de CEDERU, ainsi que  les 2 Chauffeurs: MUMBERE SHABA-DEUX (de CEDERU) et son collègue de l’Hôpital BETESAIDA de GOMA, Partenaire de CEDERU.

Lors du rapt, 2 Femmes parmi les enquêteurs  ont réussi à s’échapper de mains des ravisseurs. Il s’agit de JEANNINE MAHAMBA et ADELINE. Elles ont passé cette nuit à KISHARO avant d’être conduites, le matin de ce lundi 2 novembre, à GOMA.

Somme toute,  le CEPADHO considère que ces kidnappings à répétition soit un défi majeur aux FARDC, à la Police Nationale Congolaise et aux éléments de la Force de la MONUSCO présents au Nord-Kivu. « Ce cas paraît de trop. Il est temps que le Gouvernement Central Congolais se penche sur ce qui prévaut en ce jour en ce lieu » a conclu Omar Kavota.

            Enfin, Mamadou Diallo, coordonnateur humanitaire du système des Nations-Unies, a condamné avec la plus grande fermeté cet acte intolérable qui est « une sérieuse entrave à l’action humanitaire et une grave violation du droit international humanitaire ». Pour lui, cet enlèvement confirme la fragile situation sécuritaire dans laquelle de nombreuses organisations humanitaires travaillent et dont les premières victimes sont les populations locales. « J’appelle à la libération de ces travailleurs humanitaires » a-t-il conclu.

Tshieke Bukasa