L'Envoyé spécial des Etats-Unis d'Amérique pour la région des Grands Lacs, Russel Feingold, en séjour à Luanda (Angola) où s’ouvre lundi 20 octobre 2014 la IIIe réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de la SADC/CIRGL, est d’avis que « les groupes armés des Forces de libération du Rwanda (FDLR) doivent être éliminés » en RD Congo.
Cette rencontre vise à faire une évaluation à mi terme - avec des critères précis d’indicateurs de progrès, et en cas de constat de manque de progrès, de programmer des actions militaires contre les FDLR - des dernières décisions prises par le Mini-Sommet spécial (Angola, RDC, Rwanda, Tanzanie, Ouganda plus la République d’Afrique du Sud en qualité d’invité spécial) qui s’est tenu à Luanda le 14 août 2014.
Les chefs d’Etat y ont entériné l’« ultimatum aux FDLR concernant la période de reddition volontaire arrêtée à six mois à partir du 2 juillet 2014 » par la réunion conjointe des Ministres des Affaires Etrangères et de la Défense CIRGL-SADC du 2 juillet 2014.
« Nous sommes parvenus à un consensus, et nous sommes complètement d'accord, y compris avec la Communauté internationale, que les groupes armés des Forces de libération du Rwanda (FDLR) doivent être éliminés dans les tout prochains jours », a déclaré Russel Feingold dimanche 19 octobre 2014 à Luanda, au sortir d’un entretien avec le ministre angolais de la Défense, João Lourenço.
Dans une déclaration à la presse, il a stigmatisé le fait que « les Forces rebelles commettaient beaucoup de crimes aussi bien au Rwanda qu'en RDC ».
« Et, en fonction de ces atrocités, les Nations Unies, à travers une résolution, avaient envoyé un ultimatum à ces groupes, afin qu'ils déposent les armes et démobilisent leurs effectifs. Et le temps s'achève », a-t-il ajouté.
Pour Russell Feingold, en séjour à Luanda où il a participé à la réunion des chefs d'Etat-major de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ouverte samedi, « tous, nous devons œuvrer ensemble pour atteindre l'objectif d'en finir avec ces Forces négatives ».
Aux dires du diplomate américain cité par Angop, le gouvernement des Etats-Unis « reconnaît l'analyse juste et claire que les autorités angolaises font sur les problèmes qui se passent dans la région des Grands Lacs ».
Cette réunion a précédé celle des ministres de la Défense prévue le lundi 20 octobre 2014 dans la capitale de l’Angola qui assume, depuis janvier 2014, la présidence de la CIRGL.
L'Angola, le Burundi, la République Centrafricaine (RCA), le Congo (Brazzaville), la RD Congo, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie sont membres de la CIRGL qui avait été fondée au lendemain des conflits politiques sanglants ayant ébranlé la région des Grands Lacs en 1994, aux fins d’y œuvrer pour la promotion de la paix et du développement.
Luanda condamne « la poursuite des actions militaires des forces négatives » en RDC
« Nous avons constaté que l’insécurité continue à prévaloir en RDC suite à la poursuite des actions militaires perpétrées par les forces négatives», a déploré dimanche à Luanda le directeur pour l'Afrique et le Moyen-Orient du ministère angolais des Relations Extérieures, l’ambassadeur Joaquim do Espírito Santo.
Réunis du 17 au 18 août 2014 à Victoria Falls au Zimbabwe, les chefs d’Etat de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont « entériné la décision prise par la dernière réunion ministérielle conjointe SADC/CIRGL qui prévoit que la reddition et le désarmement volontaires des FDLR devront être effectués dans un délai de six mois ».
« Le Sommet a également appelé les Nations Unies, en coopération avec l’Union africaine, à apporter son concours en rapatriant les éléments des FDLR qui se sont rendus et ont déposé les armes volontairement, et en les accueillant temporairement dans des pays tiers en dehors de la région des Grands lacs. Ce processus pourrait être conduit dans un délai de six mois comme convenu entre la SADC et la CIGRL », a rapporté le communiqué final.
La réunion ministérielle conjointe CIRGL-SADC (ministres des Affaires étrangères et ministres de la Défense), tenue à Luanda le 2 juillet 2014, a également préconisé une évaluation à mi parcours en octobre 2014.