(L'Avenir.net) Nos ministres des Affaires étrangères et en charge de la Coopération au développement sont en mission de quatre jours en République démocratique du Congo.
«L’amitié belgo-congolaise n’est pas une amitié sans engagement», a affirmé Alexander De Croo (Open Vld) dans un discours tenu samedi soir à Kinshasa. Didier Reynders (MR) n’était pas présent lors du discours, mais Alexander De Croo a dit s’exprimer en leurs deux noms.
«La situation face à laquelle nous nous trouvons, avec son lot d’arrestations, de justice arbitraire et d’interruption de l’internet mobile et du trafic des SMS n’est pas tolérable», a déclaré le ministre libéral. «Nous ne pouvons pas accepter le statu quo», a-t-il ajouté, faisant allusion aux violentes manifestations, durement réprimées, qui ont éclaté en janvier contre une révision de la loi électorale qui aurait pu permettre au président Joseph Kabila de rester en poste au-delà de la fin de son mandat en 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter. En trois jours, 27 personnes y ont perdu la vie, dont 23 à Kinshasa, selon un bilan officiel.
Ces manifestations et la pression internationale - ainsi que des réticences jusque dans le camp présidentiel - ont conduit à l’abandon de la disposition contestée: un recensement préalable de la population de cet immense pays. Mais la nouvelle loi, adoptée le 25 janvier, lie cependant potentiellement la tenue des législatives aux résultats du recensement.
Dans la foulée, les autorités avaient interrompu l’internet mobile et le trafic des SMS, affirmant que cette mesure permettait ’à l’Etat d’éviter une «guerre civile». Certains observateurs critiques du régime avaient également été arrêtés dans des circonstances obscures.
Dans son discours, Alexander De Croo a plaidé en faveur d’une relation plus active avec le Congo, au sein de laquelle «il doit être possible de parler franchement et librement».
Évoquant l’amitié belgo-congolaise, le ministre a ajouté: «Nous devons faire quelque chose avec cette amitié qui puisse améliorer la situation de la population congolaise. Il est temps de changer les choses. Et les Congolais doivent être les acteurs de ce changement», a-t-il poursuivi. «Le développement économique viendra avec l’apport du secteur privé qui devra y jouer un rôle», a-t-il conclu.