Ces derniers temps, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, fait preuve d’un zèle partisan qu’on ne lui connaissait pas ! Il est désormais estampillé faucons de la Majorité. Après avoir cherché noise au premier ministre Augustin Matata Ponyo, qu’il a accusé de faire ombrage au chef de l’Etat, il est allé cette fois-ci se frotter à l’Ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Michel Dumont, dont le tort était d’avoir répété avec fermeté l’opposition de l’UE à la révision des dispositions intangibles de la Constitution. A vrai dire Aubin Minaku n’a pas eu le culot d’affronter directement l’émissaire européen venu lui rendre visite le vendredi 10 octobre à son cabinet du Palais du peuple. A. Minaku a agi avec une lâcheté déconcertante en demandant à sa garde rapprochée de confisquer les matériels de journalistes ayant couvert cette audience afin d’effacer les propos tenus par l’ambassadeur de l’UE contre la révision constitutionnelle. Cette atteinte grave du président de l’Assemblée nationale au droit constitutionnel à l’information des rd-congolais a été motivée par la mini conférence de presse qu’a donnée l’ambassadeur européen au sortir de son audience chez Minaku.
Dans les couloirs du Palais du Peuple, Michel Dumont a dit qu’il portait un message clair de l’Union européenne sur la possible révision constitutionnelle et sur les élections. Sur la révision constitutionnelle, l’émissaire européen a redit l’opposition de l’UE à toute modification des dispositions intangibles de la Constitution. Une manière pour le missi dominici de l’UE de mettre en garde le président de l’Assemblée qui a inscrit à l’ agenda de la session ordinaire en cours la révision de l’article 197 de la Constitution afin de faire passer l’élection des députés provinciaux du suffrage universel direct celui indirect. Selon d’éminents juristes, notamment le professeur André Mbata, toucher à l’article 197 c’est toucher directement à l’article 220 qui interdit la modification du mode de scrutin. Les juristes font remarquer à juste titre que l’article 220 verrouille son contenu qui est disséminé ça et là à travers plusieurs dispositions constitutionnelles notamment l’article 197. Dans un ton péremptoire, l’ambassadeur européen a fustigé le projet de révision constitutionnelle. Emboitant le pas à la Sous-secrétaire d’Etat américain, il s’est dit opposé à un troisième mandat de Joseph Kabila à la tête de la RDC. en guise de conclusion Michel Dumont a demandé une chose simple : la publication d’un calendrier électoral global par la CENI (commission électorale nationale indépendante).
Le diplomate européen a dit que cette publication permettra à son institution de planifier sa contribution, notamment financière, au processus électoral. Troublé par ces propos du diplomate européen, Aubin Minaku s’est employé à ce que ces propos anti-révisions ne quittent pas le Palais du Peuple. Il s’est donc permis de censurer les déclarations de l’ambassadeur de l’UE en confisquant le matériel (caméras et micros) des journalistes présents à son audience. Une fois confisqué, la garde rapprochée du speaker de l’Assemblée nationale a effacé tous les enregistrements de la presse. Un véritable déni démocratique. Les journalistes impuissants ont fustigé le gangstérisme de Minaku en qualifiant sa démarche de « minable ». Minaku en dépit du perchoir de la chambre basse qu’il occupe depuis bientôt deux ans, est resté transparent dans l’opinion. Tout le contraire d’un Kamerhe qui a su se faire apprécier par l’opinion nationale lors de son bref passage à la tête de l’Assemblée nationale. La révision fait faire n’importe
> quoi à certains politiques qui veulent imposer la pensée unique à l’heure la pensée pro-révision est sérieusement battue en brèche malgré les moyens de l’Etat pour la faire accepter dans l’opinion. Le pouvoir n’est pas au bout de ses peines dans cette affaire de révision constitutionnelle.