Révélations sur la rencontre à huis clos sans Kabila à Addis-Abeba !

Lundi 2 février 2015 - 10:26

Le 24e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine s’est clôturé samedi 31 janvier dernier à Addis-Abeba. En marge de ce rendez- vous de pères africains, il a été question d’évaluer à huis clos l’accord-cadre pour la paix dans la région des Grands Lacs en ce qui concerne la lutte contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda.

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon qui a présidé personnellement cette rencontre, s’est trouvé confronté à une absence de taille, celle du président rwandais Kagame et sa ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo pourtant présents à l’ouverture de ce sommet des chefs d’Etat la veille.

Et pour cause, le Rwanda aurait considéré qu’il s’agissait d’une réunion de trop, et que le temps n’était plus aux paroles mais aux actes. La partie rwandaise se donne l’impression que la communauté internationale ménage les rebelles rwandais des FDLR alors qu’il se ne pose pas de problème pour attaquer les autres groupes armés.

Qu’à cela ne tienne, le secrétaire général des Nations Unies a su réunir autour de lui le président tanzanien, le vice- président angolais, le ministre congolais des Affaires étrangères et le commissaire de paix et sécurité de l’UA. Ils se sont exprimés en faveur des opérations militaires annoncées par Kinshasa.

Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, indiquait à l’issue de cette réunion: “La détermination, du gouvernement est telle qu’il n’y aura pas de répit tant que nous n’en aurons pas fini avec ce groupe”.
Kigali reproche à l’Afrique du Sud et à la Tanzanie qui ont fourni, le gros de troupes dans la brigade spéciale d’intervention de la Monusco, une certaine léthargie dans l’offensive contre les rebelles rwandais. Les deux pays ont des préoccupations purement stratégiques. Les ministres, sud- africains et tanzaniens se sont inquiétés dés conséquences pour les civils vivant dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). En outre, les opérations militaires contre les FDLR sont plus complexes que contre la rébellion du Mouvement du 23-Mars. Ce ne sera pas une promenade ‘dans le parc, a même déclaré à l’assistance un ministre sud-africain. L’Afrique du Sud craint de voir se répéter le scénario de 2009, om des civils avaient été tués, des villages brûlés et des femmes violées. “ Nous sommes une démocratie et si ça tourne mal, l’opposition et la société civile ne nous feront pas de cadeaux “, a confié un diplomate sud-africain.

Nouveau signal des FDLR

Alors que les pressions se précisent sur les rebelles rwandais, dans un communiqué en ligne, ils affirment vouloir poursuivre leur « processus de désarmement volontaire ». Ils ont réitéré leur ferme détermination de continuer à œuvrer pour la paix dans la région des Grands Lacs africains et à poursuivre leur processus politique de désarmement » devant des observateurs internationaux. La réaction de la Monusco ne s’est pas fait attendre. Pour la Mission de l’ONU au Congo, le message des FDLR, daté du 28 janvier, est nul et non avenu. “Le processus a échoué”: a déclaré Charles Bambara, porte-parole de la Monusco.
“L’opération va entrer dans les jours qui viennent », a-t-il dit, affirmant que le soutien de la Monusco aux Forces armées de la République démocratique du Congo était “acquis d’avance”.
Les FDLR ne compteraient plus qu’entre 1.500 à 2.000 combattants disséminés dans les montagnes boisées de l’Est congolais, frontalier du Rwanda et du Burundi. Cette rencontre s’est clôturée par la préoccupation de l’Ouganda qui a signifié ne plus souhaiter accueillir les ex M23 sur son territoire. Les participants qui ont déploré le peu d’avancées dans l’amnistie et le rapatriement de ces ex-combattants, plus d’un an après la signature des déclarations de Nairobi mettant fin à leur conflit avec le gouvernement congolais, ont appelé Kinshasa à accélérer ce processus.
LP

 

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