REUNION D’EVALUATION DE L’ACCORD DE NAIROBI A KINSHASA L’ex-M23 pose de nouvelles conditions

Lundi 10 novembre 2014 - 10:35

Bertrand Bisimwa soutient que Kinshasa ne joue pas franc jeu.

La réunion de vendredi dernier entre le Gouvernement congolais, l’ex-M23 et les Envoyés spéciaux de la Communauté internationale dans les Grands lacs pour évaluer l’accord de Nairobi entre Kinshasa et cette ancienne rébellion pro-rwandaise a eu lieu sans les ex-rebelles.

Le M23 a pour la troisième fois joué aux abonnés absents. Pourquoi ? C’est Bertrand Bisimwa, l’ancien chef politique de ce mouvement pourtant déclaré « mort » réfugié en Ouganda jusqu’à ce jour qui répond de Kampala.
« Notre délégation ne peut pas se déplacer comme ça sans aucune garantie de sécurité de la part du gouvernement congolais ». D’après Bertrand Bisimwa, Kinshasa détiendrait une liste des anciens membres du M23 à arrêter dès qu’ils mettraient pied au pays et ce, malgré la promulgation de la loi d’amnistie poursuit cet « ex-rebelle ».
Comment dans ces conditions peuvent-ils se rendre à Kinshasa. Ils préfèrent donc que cette réunion ait lieu soit à Kampala en Ouganda ou à Luanda en Angola. Quant à l’amnistie, il estime que les membres éligibles du M23 sont toujours en train d’attendre jusqu’à ce jour.
Ceux qui sont en prison continuent à y croupir comme si cette loi n’avait jamais existé. Il accuse donc le Gouvernement de ne pas respecter ses engagements pris dans l’Accord-cadre.

RAMENER LE M23 A LA RAISON
Selon Betrand Bisimwa, le M23 n’a pas confiance en la Monusco. Pour eux celle-ci n’est pas du tout neutre et eux, la considèrent comme une partie au conflit. Il pose la question de savoir comment la Monusco qui leur a fait la guerre peut-elle assurer leur sécurité. Ils sont donc prêts soit pour Luanda ou Kampala mais pas Kinshasa.
Ce à quoi Tshishimbi répond que la délégation de la RDC est disposée d’aller partout où voudra le M23 pour que se tienne cette réunion d’évaluation. Russ Feingold reconnaît que rien n’est fait et que les discussions se poursuivront pour ramener le M23 à la raison.
Pour ce qui est des rumeurs sur le réarmement du M23, Feingold les juge infondées car pour lui le M23 est désarmé. Il s’en est rendu compte au cours des visites qu’il a effectuée sur les sites de cantonnement en Ouganda et au Rwanda. Il n’y a aucun ancien rebelle du M23 qui détient une arme.

DERNIERES ATTAQUES DES ADF A BENI
Il met sa main au feu. Argument fragile pour qui sait que ce n’est pas au site de cantonnement qu’on peut juger si l’ancien mouvement est en train de se réorganiser militairement. Mais ailleurs. Ceux qui s’entrainent pour le faire ou qui tentent de recruter des membres ne vont pas se livrer à cette activité criminelle dans des sites de cantonnement qui sont chaque jour visités par les délégués de la Communauté internationale comme Russ Feingold.
Que dire alors des dernières attaques des ADF à Paida, un quartier de Beni ? Selon la population du coin qui les a côtoyés, tous parlaient un swahili à l’accent rwandais et non ougandais qu’ils connaissent bien. Ce qui pose la question de l’origine réelle de ces soi-disant ADF/NALU.
Même la Monusco, au cours de son point de presse de la semaine dernière, s’est inquiétée sur ces éléments fournis par la population de Beni et se demande si on a vraiment à faire à des Ougandais des ADF. Le swahili à l’accent rwandais devrait préoccuper au plus haut point Russ Feingold. Car là, il s’agit soit des soldats rwandais eux-mêmes ou leurs valets comme d’anciens du M23. A part les éléments Tutsi du M23, il n’y a aucune milice dans le Nord-Kivu où les membres parlent le swahili rwandais. Il est dès lors de bon aloi de ne pas donner la main sur le M23 comme le fait Feingold uniquement sur base d’un constat dans des camps de cantonnement. Cela est bien mince. KANDOLO M.

 

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