Résurgence de l’insécurité à Kinshasa : le silence du général Célestin Kanyama inquiète

Vendredi 21 août 2015 - 11:20

Certains endroits de Kinshasa sont pris en otage par les bandes de délinquants tristement connues sous l’appellation de Kuluna. Presque tous les quartiers de la capitale congolaise sont désormais touchés par les méfaits de tes criminels et les braques des maisons sont devenues monnaie courante. Même les quartiers longtemps épargnés par ce phénomène sont désormais des cibles de choix pour les gangsters.

On observe particulièrement ce phénomène dans les communes de Ndjili, Masina et Mont-Ngafula. Dans cette dernière commune, une parcelle de l’avenue Bolengo situé au quartier Masungo dans la cité des aveugles a été attaquée et dépouillée de tous ses meubles en début de semaine. Deux jours plus tard, signale un membre de cette famille, ces inciviques ont refait surface, cette fois-ci, dans le but d’emporter tout ce qu’ils ont laissé lors de leur première visite et ont passé plus de 30 minutes sur le lieu sans une moindre intervention de la police.
Dans la commune de Ndjili, les attaques et autres agressions connaissent une forte résurgence. Le traumatisme est tel que la population de cette municipalité -autre fois paisible- vit à présent des moments d’intense frayeur. Selon les témoignages, des jeunes inconnus armés d’armes blanches font de temps en temps irruption aux domiciles où ils commettent viols, vols, agressions et même assassinats. Dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 aout 2015, une bande d’inciviques a attaqué successivement six parcelles d’une avenue située au quartier 5 de cette commune. Tétanisés par la peur, les occupants de l’une des parcelles attaquées ont assisté impuissants à l’agression du père de famille et au viol de sa fille de 15 ans. Les bandits se sont ensuite retirés sans être inquiétés, avec leur butin composé essentiellement des valises et d’une dizaine des postes téléviseurs. Non satisfaits de ce butin, ces hors la loi ont à leur passage, visité une parcelle située au quartier 5 voisin. C’est dire que la situation devient péniblement insupportable pour les habitants. Contacté quelques minutes après, une fille de cette famille a indiqué que ses parents ont été « dévalisés sous la menace d’une arme ». Réveillés par les cris de détresse, les jeunes du quartier ont bradé la peur en pourchassant les assaillants et ont capturé l’un d’entre eux. Tabassé comme un serpent, ce dernier a eu la vie sauve grâce à l’intervention de la police, de quoi attiser la colère de’ la population de ce coin de la capitale. « Nous sommes abandonnés à notre triste sort par les autorités sensées nous sécuriser si bien qu’il est devenu difficile pour les uns et les autres de rendre des visites de courtoisie à leurs amis. La nuit tombée, c’est l’angoisse et la psychose dans tout Ndjili, alors que dans chaque quartier, il y a un bureau de la police. Les policiers n’interviennent qu’après la capture des voyous par les populations », s’alarme un propriétaire d’une cabine de téléphonie mobile située à la place Sainte Thérèse.

L’action du Général Kanyama se fait attendre

D’autres quartiers de la capitale ne sont pas à l’abri de ce fléau urbain: Le calvaire continue et tout le monde vit la peur au ventre. La brutalité avec laquelle ces bandits opèrent actuellement effraie tous ceux qui ont eu le malheur de les croiser. Ils sont présents partout, prêts à fondre sur leurs proies comme un essaim d’abeilles. Paradoxalement, les forces de l’ordre bien que présentes dans beaucoup de coins, éprouvent du mal à les maitriser. Complicité ou incapacité ? Cette interrogation vaut tout son pesant d’or, car, plus le temps passe, plus la criminalité monte d’un cran. Et seuls les responsables de la police nationale congolaise sauront y répondre exactement. Ce dont on est sûr au stade actuel, le commissaire provincial de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, n’a pas encore réussi à faire régner l’ordre dans la, capitale malgré sa détermination à lutter contre toutes formes de criminalités. Celui dont la nomination au poste de patron de la police, de la capitale a suscité beaucoup d’espoirs à cause de sa rigueur, ne s’est pas jusque-là déplacé dans certains quartiers pour palper des doigts la situation sécuritaire. Pour bon nombre de Kinois, la présence du commissaire provincial de la police dans leurs milieux de vie serait un signal fort envoyé aux délinquants.

Par Robert Djanya