Ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Katumbi tient toute la République en haleine au point de transformer Lubumbashi -capitale économique de la RD-Congo-, en capitale politique où y séjournent une brochette d’hommes politiques dont le chef de l’Etat, Joseph Kabila, et Evariste Boshab, son ministre de l’Intérieur etpatron du PPRD.La première conséquence politique de la métaphore footballistique des faux penalties dont le 3ème emmènerait les supporters à envahir l’aire de jeu est l’éviction du gouverneur Moïse Katumbi de son poste de président de l’Interfédéral du PPRD, le parti présidentiel. Le charismatique Katumbi y est remplacé par le député national Louis Thole. Bien avant, Boshab avait déjà frappé fort en relevant les responsables de la police et de l’ANR (Agence nationale de Renseignements) Katanga de leurs fonctions respectives. Et même le maire de la ville de Lubumbashi a été aussi suspendu de ses fonctions.
A cette réunion on a renouvelé la demande de clarification adressée au président du Tout-Puissant Mazembe. C’est ce qui ressort de la réunion de crise avec les cadres du PPRD d’hier dimanche 4 janvier 2015 présidée par Evariste Boshab, qui a décidé de troquer son costume d’homme d’Etat pour celui d’homme politique. Comme il fallait s’y attendre Moïse Katumbi qui ne veut surtout pas rendre des comptes à personne, ni même à Joseph Kabila, n’a pas jugé bon de participer à cette réunion où l’un des points inscrits à son ordre du jour était justement la clarification de ses propos tenus à la place de la Poste de Lubumbashi à la veille de la fête de la nativité.L’absence du gouverneur du Katangaétait prévisible car il n’avait déjà pas souhaité aller accueillir le tout nouveau patron du ministère national de l’intérieur et de la sécurité dont c’était pourtant la première isite
dans sa province avec ses nouvelles fonctions. A la place Moïse Katumbi y avait envoyé son vice-gouverneur, YavTshibal. La réunion autour de Boshab était une sorte de réunion préparatoire à celle que doit présidée Joseph Kabila pour aplanir les divergences entre notabilités du Katanga autour notamment du découpage territorial, de la possible révision de la constitution au profit du chef de l’Etat et de la suiteà donner aux propos de Katumbi.
Finalement la réunion prévue hier dimanche 04 janvier 15 entre le président Kabila et les notabilités du Katanga, a été reporté d’un jour car Boshab devrait d’abord déblayer le terrain. C’est finalement aujourd’huilundi 05 janvier 15 à 10 heures que certaines notabilités, pas toutes, consentiraient à rencontrer le chef de l’Etat.Vraisemblablement Moïse Katumbi, s’inspirant de la jurisprudence Kamerhe n’est pas prêt à y participer pour s’y voir sermonné par les courtisans de tous bords. A l’époque l’ancien président de l’Assemblée nationale avait été convoqué à Kingakati pour y subir toutes sortes de pressions imaginables et inimaginables. Selon l’AFP le gouverneur a demandé une autorisation de sortie du territorial national pour Londres afin d’y poursuivre ses soins. Cette autorisation est au cœur des tractations entre Katumbi et Boshab qui consentirait à la lui signée qu’après qu’il démissionne du gouvernorat du Katanga. Selon nos sources, Katumbi a opposé un refus catégorique à ce chantage en mettant en avant qu’il ne doit rien au PPRD, au contraire le parti présidentiel et la Majorité lui doivent beaucoup. Le face à face public avec Kabila n’aura donc pas lieu car Katumbi assume ses propos et ne veut pas les démentir nous confie un cadre du PPRD. Selon Radiookapi, le chef de l’Etat a fait le jour du nouvel an une apparition à la ferme Futuka de Katumbi sans le rencontrer. On imagine que Katumbi était bien au courant, prévenu par le protocole d’Etat, mais n’a pas voulu rencontré Kabila.
Et bien cela n’est pas prêt de changer car à la réunion d’aujourd’hui autour du Raïs la chaise de Katumbi restera désespérément vide. A Kabila d’en tirer toutes conséquences politiques. Mais Moïse Katumbi a redit qu’il ne cédera à aucune pression de quelque nature et d’où qu’elle vienne pour qu’il démissionne du gouvernorat du Katanga. Il attend les arguments juridiques genre motion de défiance au lieu des intimidations politiques nous relate un de ses proches. Katumbi est entrain de donner le tournis à la Kabilie. Sa défection est un véritable tsunami politique qui continue à mobiliser toutes les énergies à la Majorité
présidentielle qui ne sait par quel bout le prendre. Riche et populaire, Katumbi peut compter sur plusieurs notables Katangais dont KyunguwaKumwanza.