Recensement de la population. Pas d’agenda caché pour la Majorité présidentielle

Lundi 24 novembre 2014 - 07:51

Nommés par Ordonnances présidentielles le 15 octobre dernier, les membres de l’Office national d’identification de la population (ONIP) ont été présentés au public. C’était le vendredi dernier au Fleuve Congo Hôtel, en présence de plusieurs invités de marque. Richard Muyej, ministre de l’Intérieur, Sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières qui présidait la cérémonie, a indiqué que l’ONIP a reçu du législateur la mission d’identifier systématiquement et effectivement la population, constituer et entretenir le fichier général de la population, délivrer la carte d’identité et d’autres imprimés de valeur, etc. Et ce, avant d’exhorter les nouveaux promus à plus d’abnégation, de créativité et de professionnalisme, pour que l’ONIP réponde aux attentes du Président de la République, du Gouvernement et de la population. D’autant plus que c’est à travers le fichier général de la population que la CENI va constituer le fichier électoral pour l’organisation des élections.

Pour sa part, la ministre honoraire du Genre, Famille et Enfants, Géneviève Inagosi, Président du Conseil d’administration, s’est engagée à s’acquitter de la mission leur confiée. Toutefois, outre l’apport du Gouvernement, l’ONIP a besoin du soutien de la population et pour ce faire, elle a dit compter sur l’accompagnement de la presse.

Pas d’agenda caché
Pour le Directeur général de cet Office, Adolphe Lumanu, l’ONIP est une œuvre commune de tous les Congolais venue répondre à un besoin réel de la communauté nationale et internationale. Disons qu’il était temps pour que les cycles électoraux soient préparés et organisés avec un fichier général tiré du recensement administratif et de l’identification de la population.
Il a pour ce faire rappelé les engagements pris dans l’Accord de Sun City et dans d’autres textes internationaux pour l’organisation du recensement général de la population. Et de souligner que devant les difficultés économiques et financières de tous ordres d’organiser le recensement administratif, le choix s’est porté provisoirement sur l’identification et l’enrôlement de la population, c’est-à-dire, des Congolais en âge de participer au scrutin.
Cette raison, explique-t-il, n’a pas suffi pour empêcher l’UDPS et tous les autres à sécher les consultations référendaires de 2005 et les élections générales de 2006 au motif notamment du recensement administratif et de la non fiabilisation du fichier électoral de la CEI de l’époque.

C’est ici que le Professeur Lumanu a fustigé le comportement d’une certaine opposition politique qui pense qu’en soutenant le recensement, la Majorité présidentielle aurait un agenda caché. Et pourtant, c’est l’opposition politique qui a la mémoire courte. Car, lors de son conclave tenu à Kinshasa du 02 au 11 juillet 2013, elle avait préconisé, dans la perspective des concertations nationales, de repenser le système électoral congolais, notamment par le recensement administratif de la population, afin de déterminer entre autre, le calcul du quotient électoral non pas en fonction du nombre des citoyens enrôlés, mais plutôt de celui des recensés.

Nombreux sont les observateurs de la scène politique qui sont au regret de constater qu’une année après, l’opposition ne tient plus le même discours. Qu’est-ce qui a changé entretemps pour qu’on nous parle aujourd’hui des infrastructures et des conditions sécuritaires qui ne permettent pas l’organisation du recensement général de la population ?
« S’il y a agenda caché, c’est notre agenda commun. C’est nous tous qui avons, par nos prières, nos incantations, nos marches, réclamé le recensement administratif, surtout l’indentification de la population comme préalable à toute autre démarche », dit-il, avant d’ajouter que si l’ONIP a un agenda caché, c’est que c’est nous mêmes qui l’avons caché et nous nous sommes tendus de pièges. Il n’y a donc pas d’agenda caché, car le recensement est une œuvre commune.

A quand le fichier électoral ?
Disons que c’est à travers le fichier général de la population que la CENI va constituer le fichier électoral pour l’organisation des élections. Et c’est ici que les responsables de l’ONIP ont apaisé tout le monde, d’autant plus qu’en 2005, pour l’organisation des consultations référendaires et pour l’organisation des élections générales en 2006, la CEI de l’époque a enrôlé plus de 25 millions d’électeurs, soit 37 à 40% de la population congolaise, dans 5 à 7 mois. Et pourtant, à l’époque, elle était confrontée à beaucoup de difficultés, d’autant plus que le pays était balkanisé.

En 2011, la CENI a enrôlé près de 32 millions au bout de deux mois pour environ 50% de la population. Fort de cette expérience, l’ONIP qui, grâce au contrat de partenariat public privé signé par le Gouvernement de la République et la firme chinoise Wawey, aura un équipement sophistiqué qui lui permettra le transfert en temps réel des données et cela, dans toutes les provinces. C’est ce qui pousse les responsables de l’ONIP de dire que les délais pour l’organisation des élections en Rd Congo seront respectés.
JMNK

 

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