Rebondissement à la CPI Bemba, Bensouda a fui pour laisser sa place au procureur Rd-congolais Badibanga

Vendredi 14 novembre 2014 - 11:05

Il y a des signes qui ne trompent pour attester de l’embarras qui a gag¬né le Bureau de la Pro¬cureure de la CPI dans l’affaire qui l’oppose au sénateur Jean-Pierre Be¬mba qu’elle accuse des crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour des faits présumés com¬mis par ses soldats en RCA entre 2002 et 2003. Alors qu’on entendait voir Fatou Bensouda porter la charge contre le sénateur Bemba, com¬me elle le faisait aupara¬vant, c’est finalement un certain Badibanga, magistrat d’origine con¬golaise, qui est monté en première ligne pour le compte de l’accusation. F. Bensouda s’est donc déportée.

Cette déportation au profit d’un rd-congolais s’explique notamment par la légèreté des ses accusations. Ses accusations notamment de viol, de meurtre ou de pil¬lage contre Jean-Pierre Be¬mba ne sont étayées par aucune preuve sérieuse. Une autre raison qui expli¬que cet effacement de la procureure, ce sont les ac¬cusations de corruption des témoins portées contre elle par la défense de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Bensouda a remis des sommes allant jusqu’à 20.000 $ à certaines vic¬times pour arracher leurs té¬moignages à charge contre le sénateur. Une vingtaine des témoins sur une quaran¬taine ont réclamé à leur tour à Bensouda cette somme. Le courrier d’un témoin identi¬fié sous le numéro 169 a adressé une correspondance à la CPI très claire dans ce sens. Le désaveu qu’a es¬suyé madame Bensouda dans l’affaire de surbonation des témoins où les avocats et certains proches du séna¬teur Bemba ont été relaxés l’a affaibli aussi.

Dans cette affaire, le Tribunal n’a pas retenu l’infraction de falsifi¬cation des preuves comme souhaitée par la Procureure. Ce qui signifie que les 14 té¬moignages écrits apportés par la défense au sujet de la non implication du séna¬teur Bemba dans la chaine de commandement militaire Centre africain sont retenus comme éléments de preuve et ont contribué à établir l’innocence de Jean-Pierre Bemba. L’affaire Bemba en¬trée dans sa phase décisive depuis avant-hier 12 octo¬bre 2014, les réquisitoires ont donc été requis par le congolais Badibanga. Que ce soit Badibanga ou Bensouda qui s’est finalement défilée, leur réquisition manque de solidité juridique, principale¬ment faute de preuves. Et les peu de preuves glanées par la procureure ont été monnayées. L’autre fai¬blesse de la réquisition que s’est employée à démontrer la défense du chairman du MLC, c’est l’anonymat des témoins qui fait que c’est procès est secret. Tout na¬turellement la défense du sénateur Jean-Pierre a de¬mandé son acquittement.

L’affaire a donc été prise en délibéré par les juges. Les délibérations des juges de la CPI prendront quelques mois. Mais il apparaît claire¬ment que Jean-Pierre Bemba a de fortes chances de recou¬vrer la liberté. Même s’il ve¬nait à être condamné, ce qui n’est pas exclu, notamment pour des raisons politiques, il ne peut écoper d’une peine supérieure à 7 ans qui cor¬respond à son incarcération sans que sa culpabilité ne soit démontrée par le bureau de la procureure. Cette sale affaire n’a que trop duré. De la requalification des charges à la corruption des témoins par la procureure, l’accusation a perdu toute crédibilité dans cette affaire. C’est avec sérénité que les proches du sénateur atten¬dent sa relaxe.

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