Le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a présenté lundi 13 octobre à l’Assemblée nationale le projet de loi des finances 2015. Ce budget se chiffre à 9,09 milliards de dollars américains. Celui du précédent exercice était chiffré à 8,9 milliards de dollars américains.
« Les recettes du budget général proviennent à 79% des ressources internes et à 21% des ressources extérieures. Les recettes internes connaissent ainsi un taux d’accroissement de 7,4% par rapport aux assignations de l’exercice passé et sont constituées des recettes de douanes et assises, des impôts, des recettes non fiscales ainsi que des recettes des pétroliers producteurs », a déclaré le Premier ministre lors de la présentation du budget.
La présentation de cette loi de finances a été suivie d’un débat général au cours duquel les députés ont posé des questions et formulé des observations sur la proposition du gouvernement.
« Des détournements »
Le député de l’opposition Emery Okundji a salué l’augmentation du budget 2015 par rapport aux précédents. Mais il a estimé qu’il était encore « modique par rapport à un pays continent comme le nôtre et par rapport aux besoins sociaux de base de notre population ».
Il a également condamné les détournements des fonds alloués à certaines dépenses.
« Nous avons dû à travers notre intervention démontrer qu’une enveloppe allouée à l’ISP Lubefu de l’ordre de 6,4 millions de francs congolais (environ 6 900 dollars américains) n’arrivait pas dans son intégralité à Lubefu depuis plus d’une année », a déclaré le député, plaidant pour plus de contrôle.
« Les contrôleurs doivent faire sérieusement leur contrôle. Et le gouvernement devra fournir beaucoup d’efforts pour canaliser tout l’argent du contribuable congolais vers le Trésor public », a-t-il réclamé.
Des sanctions
Le député de la Majorité présidentielle, Henri Thomas Lokondo, a abondé dans le même sens. Il a réclamé des sanctions contre les auteurs des détournements des fonds publics.
« Moi j’ai plus parlé du contrôle rigoureux des recettes et surtout de la sanction qui doit suivre parce qu’on fait entrer des recettes et elles sortent par toutes les fenêtres comme dans un tonneau de Danaïde. J’ai pris l’exemple du DG de la Gecamines qui a été révoqué par le chef de l’Etat comme vous le savez. Et les raisons ont été avancées par le conseil d’administration de cette entreprise. Plus de 20 millions de dollars qui ont été détournés comme ça », a fait savoir le député.
Pour lui, le budget pourrait mieux profiter au pays si on luttait contre le détournement.
« Avec le minimum qu’on a là, le budget n’est que de 9 milliards, on peut faire le maximum. Mais on ne peut pas faire le maximum avec du saupoudrage », a soutenu Henri Thomas Lokondo.