Le gouvernement et le Parlement congolais ont dépêché dimanche 19 octobre deux délégations conjointes à Beni-ville, dans la province du Nord-Kivu, après une série de massacres perpétrés par de présumés rebelles ougandais de l’ADF qui ont fait près de 80 morts en 48 heures. Et d’après la la siciété civile de Beni 84 personnes ont été tuées en un mois.
Selon Radio Okapi, les deux délégations de Kinshasa sont arrivées à Beni, alors que la population locale est encore sous le choc du regain d’assassinats des civils par des hommes armés identifiés comme des rebelles ougandais de l’ADF.
Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, qui dirige la mission gouvernementale, appelle la population locale à collaborer avec les autorités pour mettre un terme à ces drames.
Le ministre de l’Intérieur sollicite la collaboration de la population locale pour mette fin à cette situation: «Rassurez-vous que le chef de l’Etat ne peut pas nous envoyer pour rire. La population du Grand Nord, comme celle de tout le Nord-Kivu, a beaucoup souffert avec les guerres. Nous devrions collaborer avec la population pour mettre fin à cette situation. C’est un processus ! Nous n’avons pas une solution miracle, mais il faut que çà s’arrête. Et cela se fera avec l’apport de la population.»
Une délégation du Parlement est également arrivée à Beni ce même dimanche pour la même raison. Conduite par la questeur de l’Assemblée nationale, Elysée Minembwe, cette délégation est composée d’une dizaine des députés nationaux dont des élus des territoires de Beni et Lubero.
Après la première attaque des localités de Ngadi et Kadowu qui a fait mercredi 15 octobre environ 30 morts, une nouvelle incursion dans la nuit de vendredi 17 octobre des présumés rebelles ougandais des ADF dans la localité d’Eringeti a fait vingt-quatre morts. Les victimes ont été tuées notamment à la machette ou à la hache, selon la société civile.
Cette attaque est intervenue quelques heures après l’inhumation de vingt-sept personnes tuées mercredi dans le même territoire de Beni. Au moment de la cérémonie funéraire, le maire de Beni avait annoncé la découverte des trois nouveaux corps des victimes dans la localité de Kaduwu.
Les FARDC appelées à poursuivre les opérations contre les ADF
La visite de deux délégations intervient au moment où la population du territoire de Beni, à 350 km au Nord de Goma , capitale de la province du Nord-Kivu, recommande la poursuite des opérations militaires contre les rebelles ougandais de l’ADF.
Elle a levé cette option, à l’issue de quatre jours des consultations avec le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya qui tentait de comprendre les causes de la résurgence des assassinats des civils dans cette contrée.
Selon la société civile, plus de 80 personnes ont été tuées à Beni en l’espace d’un mois.
Les habitants de Beni se disent prêts à s’impliquer dans la lutte contre ces rebelles ougandais qui commettent diverses exactions contre les civils dans cette partie du Nord-Kivu.
«Les populations se sont dites prêtes à accompagner nos forces armées pour donner les informations à temps opportun de manière à leur permettre de venir à bout de ces forces négatives qui déstabilisent la population», a indiqué Julien Paluku.
Le gouverneur du Nord-Kivu est persuadé que la traque contre les rebelles de l’ADF permettra aux populations du territoire de Beni de vivre dans la tranquillité.
Actions militaires conjointes Monusco-FARDC
Pour sa part, le patron de la Monusco, Martin Kobler, qui partage le même avis que les habitants de Beni, appelle au «lancement, le plus tôt possible, d’actions militaires conjointes FARDC-Monusco afin de soulager définitivement la population de la terreur qui lui imposent les rebelles de l’ADF».
Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC a réaffirmé l’engagement de la Monusco d’accompagner les FARDC dans la lutte contre la violence des groupes armés à Beni comme dans l’ensemble du territoire national.
Martin Kobler s’est incliné vendredi devant les dépouilles des personnes tuées mardi à Ngadi et Kadowu. Ces corps avaient été exposés à la Tribune du 8 mars de Beni.
Le chef de la Monusco a, par ailleurs, réaffirmé la volonté des forces de la Brigade d’intervention de protéger la population.