En Ituri, près de 40 femmes ont été enlevées dans le territoire de Mambassa, à 160 kilomètres à l'ouest de Bunia, dans la province orientale de la RDC. Cette attaque n’est pas la première du genre puisque deux jours avant, sept hommes ont eux aussi été kidnappés. En réalité, depuis six mois et la mort du chef de guerre Morgan en pleine opération de reddition, les attaques des groupes armés sur les civils se sont multipliées et la situation sécuritaire s’est largement dégradée.
Près d’une quarantaine d’attaques de groupes armés en six mois et des centaines d’allégations de viols ou d’enlèvements. La Mission de l’ONU au Congo, la Monusco, recense pas moins d’une vingtaine de violations des droits de l’homme par semaine actuellement dans la zone de Mambasa. Viols, pillages, mais aussi exécutions, un ensemble d’exactions en forte augmentation, assurent les acteurs sur place.
Une recrudescence observée depuis la mort du principal chef de guerre dans la zone. Morgan est décédé il y a six mois, alors qu’il avait rendu les armes et qu’il était entre les mains de l’armée congolaise. Depuis, il n’y a plus eu de redditions massives à l’image de cet autre chef maï-maï, Kobra Matata, qui avait prévu de se rendre avant de changer d’avis et de multiplier les attaques.
Ultimatum des autorités
Les civils congolais en paient le prix fort. Cinq jours après leur enlèvement, les 40 Congolaises kidnappées par une faction du groupe de Morgan n’ont toujours pas été localisées. Elles ont été emmenées dans une forêt extrêmement dense à plus de sept heures de marche de la ville.
Il y a quelques jours, le gouverneur de la province lançait un ultimatum aux groupes armés, contrebandiers et mineurs clandestins qui opèrent dans la réserve du parc des Okapis. Ils ont jusqu’à demain, mercredi 15 octobre, pour quitter la zone avant des expulsions forcées, promettent les autorités.