* " Le photomontage, une technique bien connue et utilisée par la plupart de labos politiques, a été utilisé, encore une fois, pour accréditer la thèse pas convaincante
Le ministre congolais de l’Intérieur balaye d’un revers de la main le rapport publié le lundi 17 novembre par Human rights watch (HRW) sur l’opération " Likofi " applaudie par la population congolaise. Richard Muyej ne se limite pas seulement à la théorie, mais étale des preuves contredisant le récit de cette ONG internationale. " Il y a un écart entre la vérité et ce qui est présenté ", fait savoir le numéro un de la territoriale devant les responsables de la Direction générale de migration (DGM), de la Police nationale congolaise (PNC)…
A titre illustratif, Richard Muyej se base sur les photos illustrant le rapport de HRW. "Certaines personnes présentées mortes ou disparues ont été reconnues par leurs collègues du Centre pénitentiaire et de rééducation de Makala avec qui ils croupissent en prison ". De ce fait, le ministre de l’Intérieur présente un homme de 30 ans qui, " prétendument tué le 26 novembre 2013 " selon le rapport de HRW est bien là. " Son vrai nom est Kibuasa Falay. Il purge sa peine à l’ex-prison de Makala ", explique Richard Muyej. Un autre, un jeune homme de 22 ans présenté comme victime de disparition forcée le 23 décembre 2013, " est bien devant vous ". " Il répond au nom de Mabele Djani".
" Avec ces preuves ainsi étalées qui contredisent suffisamment les allégations de HWR, quelle crédibilité devons-nous accorder aux publications de cette ONG et aux sources de leurs informations que sont certaines familles en mal de déclarations ? ", s’interroge Richard Muyej. " Le même rapport montre d’autres photos des personnes tuées par lapidation attribuées à l’opération " Likofi ", " comme si les policiers utilisaient des briques contre les kulunas ", constate le ministre de l’Intérieur. " Là où le Gouvernement pourrait attendre que HRW publie des photos des policiers de l’opération Likofi tirant sur les kuluna, c’est plutôt des cadavres ramassés, on ne sait dans quelles circonstances et dans quels lieux, qui sont présentés comme étant ceux des victimes de l’opération ", regrette Muyej. Le ministre congolais de l’Intérieur conclut que " le photomontage, une technique bien connue et utilisée par la plupart de labos politiques, a été utilisé, encore une fois, pour créditer la thèse pas convaincante des assassinats en masse ".
D’après HRW, " le rapport dont question présente le phénomène kuluna comme étant d’origine politique, prétextant qu’il était une arme contre les opposants lors des élections de 2006 et de 2011 ". Répondant à ces accusations, Richard Muyej pense que " ce qui est loin, très loin de la vérité qui reconnaît en kuluna, ce phénomène né au sein des quartiers où certains jeunes se disputaient le leadership avec ceux d’autres quartiers ". Et le ministre de l’Intérieur de constater qu’ "on multiplie les rapports pour donner l’impression qu’il s’agit des sources différentes, tous s’inscrivant dans la même logique de diabolisation, de lynchage médiatique, de chantage éhonté et d’humiliation contre le Gouvernement de la RDC et le peuple congolais ".
Richard Muyej dit se rendre facilement compte que la " préoccupation des auteurs de ce rapport est autre que la défense des droits de la population ". " Sinon, comment expliquer que rien ne soit dit dans le rapport sur les victimes des kuluna : des femmes tuées, éventrées, violées, des policiers tués ou dont les bras ont été coupés ", s’interroge-t-il. Sur ce, il conclut que l’objectif de la publication de ce rapport paraît être de " mettre le Gouvernement de la RDC en déphasage avec la population qui a réclamé et continue de réclamer la continuité de l’opération Likofi et couper l’élan pris dans le cadre de la réforme de la Police et de la sécurisation de la population ".
En dépit de " cette campagne éhontée de dénigrement
de notre Police, le Gouvernement de la République va poursuivre ses efforts de sécurisation de la population ". Richard Muyej réaffirme ainsi sa détermination à mettre bientôt les moyens conséquents à disposition du commandement de la ville pour la matérialisation de l’opération " Likofi 3 ". Rachidi MABANDU