Des sources proches du ministère des Finances, on atteste qu’il n’y a pas eu de détournements des fonds, mais plutôt une erreur d’imputation au niveau du ministère de Budget.
Y a-t-il eu réellement détournement dans le fonds destiné à l’Opposition ? Si oui, vers où se serait volatilisé le GAP des 270 millions de francs congolais sur la somme de 500 millions de francs qui auraient été prévus par le Gouvernement pour cette composante politique ? Ces questions, qui taraudent l’esprit de bon nombre de Congolais, font couler encre et salive au Parlement sans pouvoir étancher la soif de l’opinion. Des sources proches du ministère des Finances, on lève le mystère.
A l’hémicycle du Palais du peuple, les esprits sont en ébullition depuis le jeudi dernier. A la base, le débat houleux sur la reddition des comptes. Un débat qui prend aujourd’hui des allures d’un procès contre le ministre délégué en charge des Finances.
Dans ce rififi verbal, la tête de Patrice Kitebi est comme réclamée par l’Opposition parlementaire. Une affaire que d’aucuns qualifient aujourd’hui de "mystère sur le GAP de 270 millions de francs congolais sur les 500 millions qui auraient été alloués à l’Opposition".
Seulement jusqu’ici, la personnalité incriminée n’a pas encore répondu. Ou plus exactement, elle n’a pas encore présenté ses moyens de défense. Ce qui donne l’impression que, dans les travées de l’hémicycle, se tramerait plutôt une instruction uniquement à charge. Une offensive que mènent avec véhémence les ténors de l’Opposition parlementaire.
LES PRECISIONS SUR LA GESTION DE FONDS
Difficile d’être fixé dans ces genres d’affaires si l’on n’écoute le son contraire. La personne au centre des tirs croisés. Ainsi, après s’être fait l’écho de la sainte colère de l’Opposition parlementaire, ’’Forum des As’’ a glané quelques bribes d’information dans les dédales du ministère des Finances au moment où l’argentier national, absent du pays, est en mission de travail aux Etats-Unis.
De sources proches du ministère des Finances, l’on assure qu’il n’y a pas l’ombre de détournement : "Aucun détournement de fonds n’a été relevé. Il s’agit plutôt d’une erreur d’imputation au niveau du ministère du Budget. Mobilisés, les fonds ont été régulièrement payés pour la mise en application de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, dans ses aspects installation des structures, frais de fonctionnement, mission à l’étranger…".
ERREUR D’IMPUTATION
Pour mieux comprendre cette réplique, il convient de remonter dans le temps. De se situer dans le contexte. Nous sommes là en février 2013. En cette période précise, l’opinion assiste à la signature de l’Accord cadre d’Addis-Abeba. Un accord censé instaurer la paix dans la région des Grands Lacs, et particulièrement en République démocratique du Congo. Sont signataires une dizaine de pays du continent et plusieurs institutions internationales.
Appelé à s’impliquer activement dans la mise en application de cet accord avalisé par la Communauté internationale, le Gouvernement tâche de trouver des fonds dans son budget pour supporter le coût de ses différents engagements liés à la signature de cet accord. C’est dans cette optique, expliquent ces sources proches du ministère des Finances, que des ressources qui sont présentées, par erreur d’imputation, comme ayant été allouées à l’Opposition ont été affectées pour financer les activités susceptibles de traduire en acte les recommandations de l’Accord global.
Le retour au pays du ministre Patrice Kitebi permettra à l’opinion d’être fixée sur cette affaire qui défraie déjà la chronique. K.M.