Prononçant son discours sur l’état de la nation le 15 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, avait, entre autre, élevé la voix contre l’immixtion des Occidentaux dans les affaires intérieures de son pays. Joseph Kabila dit oui aux avis, conseils … de la part des « blancs » et non à des injonctions de leur part.
Par cette phrase, le président congolais stigmatisait les pressions dont fait l’objet son gouvernement de la part de certains partenaires extérieurs de la République Démocratique du Congo (RDC) en ce qui concerne la tenue des élections en 2016. Tous ou presque mettent un accent particulier sur un point : la publication, par la Commission Electorale Nationale indépendante (CENI) d’un calendrier global des élections.
Trois jours après le discours présidentiel, Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et patron de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a fait sa lecture. Il est longuement revenu sur le volet ayant trait à l’organisation des élections en RDC.
« Joseph Kabila veut avoir de bonnes élections.
Et c’est ce qu’il dit toujours.
Nous sommes tout à fait d’accord d’avoir de bonnes élections. Qu’est-ce qu’il faut pour cela ? La communauté internationale voudrait bien voir très bientôt le calendrier global pour les élections », a déclaré Martin Kobler lors d’une conférence de presse animée mercredi 17 décembre à Kinshasa.
Injonction
« Encore une foils, donc, la communauté internationale insiste pour une publication rapide de ce calendrier », a lâché Martin Kobler. En lisant cette phrase entre les lignes, on peut conclure cela paraît une injonction adressée à Joseph Kabila et à son gouvernement. Pourtant, rappelle Radio Okapi, en début de semaine, « le président Joseph Kabila avait accusé cette même communauté internationale de s’être invitée dans le débat sur les élections en RDC et avait clairement déclaré qu’il refusait les injonctions de ses partenaires étrangers ». Dans la foulée, le patron de la MONUSCO rappelle que « ce n’’est pas à la communauté internationale de décider quoi faire, mais pour être en position de financer avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), pour organiser la logistique, il faut avoir le calendrier global. Ce sont les municipales, locales et urbaines, ce sont les élections provinciales et ce sont les élections nationales, présidentielles. Il faut l’avoir sur la table pour notre participation, pas seulement celle de la MONUSCO, mais de toute la communauté internationale pour assister la CENI. Il faut avoir le calendrier électoral et, deuxièmement, un plan de financement ». Selon certaines indiscrétions, Martin Kobler a expliqué que si la CENI ne publie pas rapidement un calendrier global, la communauté internationale risque de tourner le dos à la RDC.
Thomas NABOR