La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par le décès « suspect », jeudi 02 octobre 2014, du Sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, ancien chauffeur du feu Colonel Mamadou Ndala Moustapha (élevé au grade du Général de brigade à titre posthume). Ce décès qui a surpris tout le monde est survenu dans un centre de santé à Beni, province du Nord-Kivu, et ce, au lendemain de la déposition de la victime lors de l’ouverture, le 01 octobre 2014, à la place dite « Tribune du 08 mars à Beni », de la première audience publique du procès relatif à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala Moustapha.
Il sied de relever que l’opinion publique attendait du Sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, principal témoin de l’ignoble assassinat du colonel Mamadou Ndala des révélations accablantes pouvant contribuer à la manifestation de la vérité dans cette affaire.
Il est curieux de constater qu’après l’annonce dudit décès, la population congolaise n’a enregistré aucune réaction des autorités congolaises tendant à regretter la disparition du Sergent-major ni à présenter des condoléances à sa famille nonobstant les faits lui reprochés.
Le décès inopinés et on ne peut plus suspect du Sergent-major Arsène Ndabu Ndongala est susceptible d’éloigner toute perspective d’éclatement de la vérité dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala Moustapha.
D’aucuns s’interrogent si les autorités congolaises avaient la bonne volonté politique d’honorer réellement la mémoire du colonel Mamadou Ndala Moustapha qui a tant contribué au retour de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) en mettant en déroute, avec le concours d’autres vaillants militaires des Forces Armées de la RDCongo (FARDC) et de la Brigade Spéciale de la Monusco, les troupes du Mouvement du 23 Mars (M23).
De même, la VSV se demande pourquoi tous les vaillants officiers supérieurs et généraux des FARDC qui brillent par de hauts faits d’armes ou font des exploits dans les affrontements qui les opposent aux agresseurs, dissidents et autres groupes armés meurent souvent dans des circonstances suspectes en violation de leur droit à la vie (cas des Généraux Mbuza Mabe, Jean-Lucien Bahuma, colonel Mamadou Ndala, etc).
Il est plus que temps de mettre fin à la série noire des morts suspectes visant à réduire au silence et à neutraliser toute personne éprise de paix et déterminée à contribuer effectivement à la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la RDCongo.
La VSV rappelle aux autorités congolaises de respecter le droit de la population à l’information en évitant d’organiser des procès frisant la mascarade, le déni de justice …
Le vrai honneur à rendre au colonel Mamadou Ndala doit, entre autres, passer par la lutte contre l’impunité des auteurs, commanditaires et autres exécutants des assassinats et/ou des meurtres des militaires, officiers supérieurs et généraux des FARDC.
Eu égard à ce qui précède, la VSV invite les autorités rdcongolaises à :
-Diligenter une enquête indépendante en vue de faire la lumière sur les circonstances réelles de la mort du Sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, ex chauffeur du colonel Mamadou Ndala ;
-Faire exhumer le corps du Sergent-major Arsène Ndabu Ndongala en vue d’une autopsie pour que la lumière soit faite sur la mort de ce témoin clé dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala ;
-Renforcer les mesures sécuritaires en faveur de tous les prévenus et témoins cités dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala Moustapha.
Fait à Kinshasa, le 06 octobre 2014,