PRETEXTANT LES RAISONS DE SECURITE L’ex-M23 snobe la réunion d’évaluation à Kinshasa

Lundi 10 novembre 2014 - 10:37

« Même sur la lune, cette réunion aura lieu. Pourvu que l’ex-M23 soit là pour en débattre », a prévenu François Muamba, devant tous les envoyés spéciaux dans les Grands lacs réunis au siège du Mécanisme national de suivi (MNS)

Les représentants de l’ex-rébellion du M23 n’ont pas participé vendredi 7 novembre à la réunion d’évaluation de la déclaration de Nairobi. Celle-ci est le document reprenant les engagements pris le 12 décembre 2013 dans la capitale kenyane entre cet ancien mouvement rebelle et le Gouvernement congolais, en vue du retour de la paix dans l’Est de la RDC. Les ex-M23 ont refusé de venir à Kinshasa, disant craindre pour leur sécurité. Qu’à cela ne tienne, les envoyés spéciaux du secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs, de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Union africaine et de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ont assisté à cette rencontre tenue au siège du Mécanisme National de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

L’implication personnelle des envoyés spéciaux pour garantir le processus de construction de confiance, les garanties offertes par le Gouvernement de la RDC quant à la sécurité de la délégation et les facilités de transport offertes par la Monusco n’ont pas eu raison de la mauvaise foi manifeste des ex-M23. " Il y a lieu de se poser la question de savoir si celui qui remet en cause de telles garanties et surtout l’implication des Nations Unies en refusant de se rendre à Kinshasa pourrait-il alors se rendre au DDR à Kamina ", s’est interrogé le coordonnateur du MNS. François Muamba a aussi rappelé que " des invitations antérieures, celles du mois de mai à Goma et du mois de septembre dernier, ont subi le même traitement de la part de M. René Abandi, c’est-à-dire une fin de non recevoir " .
En tant que structure de suivi et évaluation de la mise en œuvre de ce processus, le MNS déplore ce comportement " en parfait décalage avec les accusations publiées dans certains organes de presse et sur la toile à l’endroit du Gouvernement de la RDC pour dénoncer le soi-disant non respect des engagements pris ". Le Gouvernement de la RDC, à travers François Muamba, prend à témoin toute la Communauté internationale représentée lors de cette réunion du vendredi 7 novembre pour constater l’absence de la délégation de l’ex-M23 et en prend acte.
Mercredi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies avait insisté sur la nécessité d’accélérer « la démobilisation permanente » des anciens combattants et souhaité que « toutes les parties lèvent les obstacles au rapatriement » des ex-M23 stationnés en Ouganda et au Rwanda. Ces mesures devaient être discutées lors d’une rencontre vendredi à Kinshasa, qui a bien eu lieu, mais sans le M23. Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi (MNS) congolais, François Muamba, a déclaré à la fin de cette rencontre que la délégation du Mouvement avait argué de « craintes pour sa sécurité » pour ne pas venir.
Reconnaissant des divergences sur « ce qui est fait et ce qui reste à faire », François Muamba a souhaité que les deux parties se retrouvent pour convenir ensemble d’une feuille de route ». La RDC, a-t-il ajouté, veut achever avant le 31 décembre le rapatriement des ex-miliciens, que Kinshasa propose d’accueillir dans un camp militaire à plus de 1.000 km de la zone de la province du Nord-Kivu où la rébellion a combattu.
Selon M. Muamba, plus de 2.100 d’entre eux ont signé individuellement un acte de renonciation à la violence devant leur permettre de bénéficier de la loi d’amnistie promulguée en février. M. Bisimwa, lui, avance le chiffre de 4.500 signataires. La loi d’amnistie ne s’applique pas aux nombreux crimes de guerre et violations graves des droits de l’homme dont l’ONU accuse certains chefs et combattants du M23, et exclut de ce fait une centaine de responsables du mouvement.
Au-delà du seul rapatriement des anciens miliciens, le M23 et Kinshasa doivent encore s’entendre pour permettre notamment le retour de plusieurs centaines de milliers de réfugiés, et le gouvernement s’est engagé à œuvrer pour une véritable « réconciliation nationale ».
La prochaine rencontre est prévue début décembre. Elle se tiendra « même sur la lune, pourvu que l’ex-M23 soit là pour en débattre », a prévenu François Muamba, coordonnateur de cette structure.Mais en attendant, le MNS a présenté la Feuille de route des activités contenues dans la Déclaration de Nairobi, conformément à l’engagement pris par le Gouvernement congolais. Ce document remis aux envoyés spéciaux est présenté sous forme d’un chronogramme qui comporte les points tels que l’amnistie, le rapatriement des ex-combattants du M23, le rapatriement des réfugiés… Rachidi MABANDU

 

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