La semaine qui commence est cruciale au regard des enjeux en perspectives. Elle devra déboucher aux festivités du 55ème anniversaire de la République démocratique du Congo. Il est supposé pour cette circonstance que le chef de l’Etat s’adresse à la Nation. Ce sera pour le président de la République l’occasion de rendre public les conclusions qu’il aura tirées des consultations politiques qu’il a initiées avec la classe politique. Il devra décider de la tenue ou non du dialogue.
Une autre question en suspens qui hante tous les esprits, c’est la convocation d’une session extraordinaire du parlement pour adopter la loi en rapport avec la répartition des sièges après son renvoi au gouvernement.
Le gouvernement n’a toujours pas annoncé quelle somme sera débloquée pour financer les sept scrutins. Aucun matériel électoral n’a été commandé avant de s’assurer que la loi sur la répartition des sièges, préalable à l’organisation des locales est prête après son rejet par les députés.
En attendant, le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders s’est entretenu avec Edmond Mulet, secrétaire général adjoint de l’Onu pour les opérations de maintien de la paix, Saïd Djinnit, Envoyé spécial de l’Onu pour la Région des Grands Lacs et Martin Kobler, chef de la Monusco sur le processus électoral en RDC. Le patron de la diplomatie belge a rappelé l’importance de respecter le calendrier électoral, en particulier en ce qui concerne les élections législatives et présidentielle qui font l’objet d’échéances constitutionnelles.
De ce point de vue, une certaine opinion reste convaincue que le chef de l’Etat est appelé à poursuivre ses contacts avec le gouvernement pour lui permettre de mieux cerner l’état de lieu de la trésorerie publique afin de rassurer ou pas le financement des opérations électorales combinées avec le découpage territorial.
De l’avis d’un non-inscrit, des élections locale, municipale et urbaine, la RDC va passer de 169 entités territoriales décentralisées à 1 435 dont 97 villes, 68 communes, 478 secteurs et 259 chefferies. C’est dire, le gouvernement doit être prêt à supporter dans son budget le poids financier de 25 élus et membres de l’exécutif des entités territoriales décentralisées, avec un minimum de 37 875 nouveaux cadres politiques à rémunérer par mois.
Entre Kengo et Minaku
Mais déjà, il se dégage à l’issue des contacts politiques avec le chef de l’Etat, un malentendu entre deux institutions de la République en occurrence, l’Assemblée nationale et le Sénat. Si pour le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, il n’est plus question de toucher au calendrier électoral étant donné que toutes les élections sont importantes et il faut toutes les organiser, il n’en est pas ainsi pour le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo.
Kengo a proposé de revoir le calendrier pour le rendre plus réalisable, quitte à regrouper un certain nombre de scrutins. Il a aussi appelé à ce que l’enveloppe de plus d’un milliard de dollars pour financer les élections soit réduite. Et d’enfoncer qu’il faille absolument intégrer les nouveaux majeurs. Ces cinq ou dix millions de jeunes – personne ne sait exactement – devenus majeures après 2011, pour qu’ils puissent voter à chacune des élections.
Face à ces divergences, Joseph Kabila aurait prévu d’organiser en début de la semaine en cours, une réunion entre les deux chambres en vue d’harmoniser les points de vue divergents au niveau de deux présidents du parlement au risque de voir cette crise interinstitutionnelle s’enliser.
Par LP