Plusieurs opérations armées sans résultats

Jeudi 26 mars 2015 - 11:27

Malgré Rudia II, Chuma Ngumi, Bienvenue à la paix, Sokola I, Sokola II, Kamilisha Usalama, Pomme Orange… des groupes armés continuent à œuvrer contre l’armée régulière et la population locale

Le point de presse hebdomadaire de la Monusco tenu hier mercredi 25 mars 2015 à Kinshasa, a réveillé la conscience des Congolais sur les différentes dénominations des opérations militaires lancées à l’Est de la République démocratique du Congo par les Fardc contre les groupes armés, avec l’appui des forces onusiennes.

Curieusement, après plus de 12 opérations lancées sur le terrain, l’Est de la RDC est toujours en proie à l’insécurité causée par des rebelles, Maï-Maï, Fdlr, Adf, Apcls et autres groupes armés négatifs.

On se demande pourquoi ces actions n’ont jamais récolté du succès, alors que les Congolais continuent à mourir tous les jours, sans compter des cas d’enlèvements, disparitions, viols, incendies et autres.

En effet, la Monusco a rappelé qu’au-delà des patrouilles intensives de domination de terrain menées en Province Orientale, les forces onusiennes et congolaises poursuivent des opérations conjointes » Rudia II « , » Chuma Ngumi » et » Bienvenue à la paix » contre les rebelles de la Lra. Mais malgré cela, ceux-ci sont encore actifs dans les districts de Haut et Bas-Uele, reconnait la mission dirigée par Martin Kobler.

En Ituri, les miliciens de Frpi continuent de perpétrer des exactions contre les populations civiles vivant dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu.

Au Nord-Kivu, malgré la poursuite des opérations militaires contre les Adf, ceux-ci sont à nouveau auteurs de nouvelles atrocités contre les populations civiles dans le territoire de Beni. Même son de cloche dans la région dénommée Grand Nord.

Cela n’empêche pas aux forces coalisées Monusco-Fardc de poursuivre, dans le cadre de l’opération » Umoja 3 bis « , la traque des rebelles réfractaires de l’Adf, dans le but d’éradiquer ce groupe armé et d’assurer une protection efficiente des populations civiles.

Mais dans le territoire de Masisi, les miliciens de l’Apcls, profitant du déploiement des troupes des Fardc à Lukweti, ont commis des violations des droits de l’homme dans la région de Kashebere.

La situation dans le Petit Nord est demeurée volatile, et continue d’être marquée par un taux élevé de meurtres ciblés, vols armés, embuscades des véhicules et enlèvements des civils pour une demande de rançon, par des éléments des groupes armés non identifiés. Ce, particulièrement dans le territoire de Rutshuru.

Le 17 mars 2015, à Bunagana, le chef du groupement de Jomba ainsi que 3 agents de force de défense et sécurité congolaises ont été tués, et 2 autres blessés, alors qu’ils interpellaient des hommes armés localisés dans un hôtel.
Pendant ce temps, au Sud-Kivu, le 17 mars 2015, des miliciens ont attaqué le camp des déplacés de Lwizi, tuant un individu et blessant un autre.

Dans la nuit du 19 au 20 mars, à Kalehe, des éléments armés non identifiés ont attaqué le poste de contrôle de la Police nationale congolaise situé non loin du village Noremese, tuant un policier et emportant six armes AK-47. Et dire que l’opération » Kamilisha Usalama II » poursuit son bonhomme de chemin dans cette partie du pays.

Dans la province du Katanga, renseigne-t-on, l’armée congolaise, soutenue par la Monusco, mène des activités militaires déterminantes pour mettre un terme aux violences perpétrées par les miliciens du groupe Maï-Maï Bakata-Katanga dans les territoires de Manono, Nyunzu et Moba.

Malgré toutes ces opérations menées conjointement par les Fardc et la Monusco, soit individuellement par l’armée régulière congolaise, les groupes armés sont toujours présents à l’Est de la RDC, d’autres naissent, d’autres encore fusionnent avec d’autres pour plus de force.

Kinshasa a vanté, en novembre 2013, la fin du M23, au terme d’une victoire militaire écrasante sous la houlette du général Mamadou Ndala. Mais deux mois après, l’ennemi a assassiné son tombeur, et près de deux ans après, l’insécurité persiste toujours dans cette partie du territoire national.

Par Lefils Matady