PLUS DE TAXI-MOTOS DANS LA VILLE DE KINSHASA...

Vendredi 23 janvier 2015 - 15:23

Plus de taxi-motos dans la ville de Kinshasa après 19h00’. Cette mesure de l’autorité urbaine avait été décriée par la population kinoise, pour la plupart des ’couche-tard’. Car après 19h00, il s’observait une longue corvée pour les Kinois, qui ont réappris à trotter la nuit, suite aux difficultés de transport. Depuis mardi, la situation a changé d’un cran. La ville a appris, par la bouche du gouverneur André Kimbuta, la levée de cette mesure controversée. C’était lors de son adresse à la population, improvisée au rond-point Huileries, après son retour à Kinshasa. " Les taxi-motos peuvent désormais circuler jusqu’aux heures tardives de la journée". Une décision vivement saluée par les Kinois, du reste perturbés depuis plusieurs jours par la psychose des manifestations du lundi 19 et mardi 20 janvier derniers.

Rond-point Victoire, mercredi 21 janvier, 00h00’. Roulant à vive allure, plusieurs motocyclistes prennent d’assaut la Place des artistes pour célébrer la levée de la mesure qui leur interdisait de rouler au-delà de 19h00. Nombreux en fait apprennent que le Gouverneur de la ville, de retour dans la capitale, les autorise désormais à circuler 24 heures sur 24. 
La liesse générale saute aux yeux, sous les regards médusés des policiers et des patrouilleurs. La joie gagne les esprits et, du coup, la vie reprend sa chaleur d’antan dans ce coin chaud de la ville. Jusqu’à 2h00 du matin, l’on pouvait encore entendre le bourdonnement des moteurs. 
Le lendemain matin, le jeudi 22 janvier, l’information circule comme une traînée de poudre. La satisfaction totale dans le chef de la population kinoise. C’est là que bon nombre d’observateurs s’invitent au débat. " Il ne fallait même pas interdire la circulation des « wewa »(appellation des conducteurs de moto) aux heures tardives, il fallait seulement les encadrer ", lance un client, à la descente d’une moto.
Selon certains citadins, un bon encadrement des « wewa » s’avère nécessaire pour éviter tout dérapage. Il faudrait, de prime à bord, les identifier, en les dotant d’un permis de conduire, d’un badge, d’un numéro et d’une tenue qui permettra aux clients de savoir à qui ils ont a affaire préconisent certains Kinois. Grâce aux numéros visibles à distance, il est possible de distinguer le conducteur, d’un faussaire, comme c’est le cas aujourd’hui pour les policiers en charge de la circulation routière. Car, chaque numéro sur la tenue renvoie à un individu précis.
En fait, de la même manière qu’on sait facilement identifier un agent de circulation routière auteur de plusieurs abus sur les chauffeurs, on pourrait aussi reconnaître certains conducteurs des taxis-motos. "Même le trésor public pourra facilement trouver son compte à travers cet encadrement ", pensent d’autres Kinois pour qui " une bonne organisation de ce secteur permettrait la maîtrise de la situation sécuritaire à l’intérieur même de la ville."

UN REMEDE EFFICACE
C’est un remède efficace face aux tensions qu’aurait pu engendrer le maintien de l’interdiction de l’autorité urbaine. La population, prenant faits et causes pour les " Wewa ", leur signalait parfois la position des policiers commis à la traque des conducteurs des taxis-motos. Par ce fait, elle se désolidarisait de l’autorité urbaine au profit des incontournables " Wewa " qui, frappés par la mesure, se rendaient plus que jamais importants aux yeux des Kinois.
Aujourd’hui, la population salue la décision courageuse de l’autorité urbaine et lui assure reconnaissance, en clamant tout haut dans l’argot : " Kin ya bana ya Kin ". Ghetti FELO

 

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