Le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Evariste Boshab, a lancé, hier jeudi 5 février 2015 dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères à Gombe, le Plan d’action humanitaire 2015. Ce Plan de réponse humanitaire 2015, faudrait-il le rappeler, est le fruit d’une démarche concertée, coordonnée et participative ayant impliqué, au niveau national aussi bien que provincial, le gouvernement congolais, les acteurs humanitaires, les représentants de la Société civile, ainsi que les bailleurs de fonds. Dans le lot des personnalités qui ont rehaussé cette cérémonie, on a retrouvé le président de la plate-forme de coordination des ONGI, Timothy Bis hop; Annika Ben David, l’ambassadeur du Royaume de Suède et représentante des donateurs; le coordonnateur humanitaire en ROC, Moustapha Soumaré, etc.
Au nom du gouvernement, la ministre intérimaire des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Bijou Mushitu Kat, a salué la coopération positive avec les organismes du Système des Nations-Unies et tous les bailleurs des fonds dans leurs diversités pour l’intérêt des vulnérables. Cette collaboration a révélé que le budget de l’appel 2015 est de 692 millions USD prioritairement en faveur de 7 millions de personnes en détresse.
Ces besoins prioritaires, convient-il de rappeler, sont basés sur 4 crises principales que traverse la RDC depuis plusieurs années. Il s’agit d’abord de besoin de protection, de sécurité, alimentaire, d’articles ménagers essentiels et d’accès aux services de base pour environ 6,8 millions de personnes dans les zones affectées par les violences et conflits armés ; ensuite, de la prise en charge de la malnutrition pour près de 4 millions d’enfants, ainsi que les femmes en ceintes ou allaitantes, et les personnes vivant avec le VIH ou la tuberculose dans les zones affectées par les crises nutritionnelles ; troisièmement, le besoin en termes de soins de santé, d’accès à l’eau, d’hygiène et d’assainissement, ainsi que de sensibilisation et prévention, pour environ 11,75 millions de personnes à risque, dans les zones touchées par les épidémies.; et enfin, le besoin de renforcer la préparation et la capacité de réponse aux catastrophes naturelles.
Pour la ministre Bijou Mushitu Kat, dans ce contexte de crise chronique, avec des causes et des conséquences qui se répètent, l’exécution du Plan d’action 2015 est appelée à être flexible en vue de réserver une réponse holistique aux différents besoins humanitaires. Au- delà de l’intervention humanitaire à faire pendant les situations des crises, elle a préconisé l’élaboration d’un plan d’activités de transition susceptible à préparer les actions de développement afin de renforcer la résilience des communautés locales.
Pour sa part, le coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré, a rappelé à l’assistance que c’est pour la 16ème fois que la communauté humanitaire est réunie pour lancer ensemble le nouveau Plan qui guidera l’action humanitaire en 2015. Au chapitre du bilan du Plan 2014, le numéro 2 de la Monusco a indiqué que 50% des ménages identifiés dans les zones affectées par les violences et les conflits armés ont pu améliorer leur score de consommation alimentaire ; plus de 226.000 Congolais ont reçu une assistance en articles ménagers essentiels ; environ 920.000 personnes, soit 43% de la population affectée par des conflits armés, ont réduit leur vulnérabilité en bénéficiant de manière adéquate d’un accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement; 297.000 personnes malnutries ont été prises en charge ; etc. «Nous apportons une assistance à des personnes et à des communautés mais nous leur sommes également redevables. Aussi, j’encourage tous les partenaires sur le terrain à continuer à consulter les bénéficiaires afin de les inclure dans la prise de décision car elles les concernent directement et conditionnent leur vie quotidienne » a-t-il exhorté.
Tshieke Bukasa