Paie des fonctionnaires : Michel Bongongo lance des poursuites contre les maffieux !

Lundi 7 mars 2016 - 09:28

Au Kasaï Central, le Chef de Division/Budget a été arrêté pour détournement des primes des agents qui relevaient de son autorité. Le Ministre d’Etat au Budget applique, ainsi, une instruction du Président Kabila, transmise par le Premier Ministre, qui lui demandait de saisir les instances judiciaires, au-delà des sanctions administratives. La dissuasion, adoptée en 2015 pour des raisons pédagogiques, a montré ses limites. A qui le prochain tour ?

Michel Bongongo a décidé de frapper très fort. Il va infliger des sanctions exemplaires aux opérateurs des réseaux maffieux dans l’Administration publique. Sont particulièrement visés, tous les intervenants dans le circuit de la paie. Il s’agit des services donneurs d’ordre. On les retrouve parmi les agents et cadres des Ministères de la Fonction Publique, du Budget et des Finances. Les agents et cadres de la Banque Centrale du Congo sont aussi concernés. Le Ministre d’Etat au Budget les invite à agir avec responsabilité pour permettre à l’Etat de rationaliser la dépense de rémunération et de dégager ainsi des ressources financières nécessaires à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des agents et fonctionnaires de l’Etat. Dernièrement, Michel Bongongo a présenté les résultats des missions de contrôle de la paie en provinces. En effet, c’est en juin 2015 que le Gouvernement avait décidé de diligenter ces missions. Trois secteurs clés étaient concernés dans un premier temps : la santé, l’EPINC et l’ESURS. A Kinshasa, à l’issue du contrôle, 10,9 milliards de Francs Congolais avaient été récupérés. Soit, 6,3 milliards de frais de fonctionnement et 4,6 milliards en rémunération. La mission de Kinshasa a permis d’assainir le fichier de la paie par l’élagage de 1336 doublons, 1202 fictifs, 306 déserteurs, 2038 décédés et 32 révoqués. Les agents décédés et retraités ont bénéficié de la reconversion conformément à la législation.

Fallait-il s’arrêter en si bon chemin ? Pas du tout. Après Kinshasa, la mission de contrôle s’est étendue à l’Equateur, au Congo Central, au Bandundu, au Kasaï Occidental et au Kasaï Oriental. Dans ces provinces, Michel Bongongo a indiqué, au cours d’une conférence de presse, que l’Etat a récupéré 13,6 milliards de Francs Congolais.

La mission de contrôle, fait-on savoir, va se poursuivre et s’étendre dans toutes les provinces du pays. Les banques commerciales qui ne reversaient pas les reliquats dans le compte du Trésor Public seront aussi sanctionnées. Ces banques commerciales s’illustrent aussi par la réduction du délai de paiement dans les territoires à accès difficile, sans considération de la longue distance à parcourir par les agents de l’Etat. Les fonctionnaires dénoncent également des irrégularités.

Selon toute évidence, il y a encore beaucoup de travail à faire avant d’éradiquer tous les réseaux maffieux dans le circuit de la paie.

La Pros.

La paix !

Ce n’était pas autour d’une rencontre de football, comme généralement admis, pour drainer du monde. Encore moins d’un concert animé par de grandes stars de la musique. Mais, c’était plutôt autour d’une  réunion de prière, dont le leitmotiv a été la recherche de la paix pour la République Démocratique du Congo. C’est l’ambiance qu’a connu Kinshasa le samedi, 5 février 2016, précisément au stade de Martyrs de la pentecôte. Les responsables de confessions religieuses, toutes tendances confondues, ainsi que leurs membres se sont retrouvés, pour implorer la paix, auprès de l’Eternel, en faveur de la République Démocratique du Congo. Les musulmans, les protestants, les kimbanguistes et les fidèles des églises de Réveil, l’église Liloba, Malala, Bima…, à l’unisson, ont voulu montrer au monde entier qu’ils prônent le dialogue. Surtout face aux contradictions multiples dans la société congolaise, principalement celles concernant le domaine politique où les divergences éclatent au grand jour entre ceux qui sont favorables aux scrutins tels qu’organisés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et ceux qui exigent, à tout prix, que la Constitution du 18 février 2006 soit respectée pour favoriser l’alternance politique au sommet de l’Etat. De ces contradictions  jaillissent le spectre de la violence, selon certains proches de la Majorité présidentielle. Pour eux, la crainte, c’est que le pays ne puisse connaître des événements qui seraient  susceptibles  de provoquer des troubles, pour que finalement le sang coule. Justement, pour éviter que cela n’arrive, les membres composant ce culte œcuménique ont invité les acteurs politiques congolais à cultiver l’esprit du dialogue, seule voie pouvant permettre de procurer la paix. De quelle paix s’agit-il ? S’il s’agit de celle que professe toutes les bouches, sans qu’elle ne vienne nécessairement du cœur, rien de tout ce que l’on peut imaginer ne se produira. Mais, s‘il s’agit de la paix qui vient d’un renouvellement de l’intelligence, c’est elle qui pourra conduire le pays à connaître  un atterrissage en douceur, en rassemblant les vues des uns et des autres, ou encore en les rapprochant de manière à ce que tout le monde puisse regarder dans la même direction. Par ailleurs, il est certes vrai que la réunion de prière telle qu’elle a été initiée, ne doit pas s’arrêter en si bon chemin et ne doit pas surtout concerner le pays, mais les hommes appelés à tenir les manettes du pouvoir. Que dans leur agir tout puisse concourir à exalter la culture de la paix.

La Pros.