Des opposants politiques originaires de 8 pays africains, dont la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo, sont réunis vendredi 14 novembre 2014 à Paris (France) pour « signer une déclaration commune exigeant le respect des textes fondateurs ».
Une première, ce rassemblement d'opposants fait suite au soulèvement populaire qui a fait chuter le président Blaise Compaoré au Burkina Faso.
« Ça les a boostés. On en entend parler dans les universités et un peu partout à travers le pays », commente le président du groupe parlementaire de l’opposition UDPS et Alliés, le député rd-congolais Samy Badibanga. Il estime que « les jeunes congolais ont été galvanisés ».
«Nous avons besoin de regrouper davantage et d’informer davantage nos partenaires à l’extérieur pour qu’ils comprennent ce qui se passe chez nous, et pourquoi pas pour nous soutenir dans notre lutte pour libérer nos pays, et que la démocratie puisse s’installer durablement », explique le président du parti ARD (Congo-Brazzaville), Mathias Dzon qui a initié cette réunion.
Estimant que « les événements de Ouagadougou ont entraîné un électrochoc », il précise qu’« on ne peut pas dire que les Burkinabè se sont jetés spontanément dans les rues de Ouagadougou pour changer de président, un travail se faisait, que nous ignorions ».
La révolte burkinabè sonne le glas
« Venus du Congo-Brazzaville, de la République démocratique du Congo, du Burundi, de la Centrafrique, du Bénin, du Gabon, du Sénégal et de Guinée équatoriale, les opposants réunis à Paris ont exigé le respect des textes fondateurs, l'organisation d'élections libres et le respect du caractère républicain des armées », rapporte RFI.
Elle rappelle que, « dans plusieurs pays africains, des projets de réformes constitutionnelles sont en effet en débat pour permettre à certains chefs d'Etat de se maintenir au pouvoir ».
« Le texte sera le point de départ d'un lobbying pour empêcher le maintien au pouvoir de certains présidents, notamment Joseph Kabila, en République démocratique du Congo, assurent les participants à la réunion de Paris », rapporte RFI.
L’opposition burundaise menace de « faire davantage qu’au Burkina »
Au Burundi, le président Nkurunziza est déjà candidat à un troisième mandat.
« Si rien ne change, nous sommes, nous Burundais, en mesure de faire davantage que ce qui a été fait au Burkina Faso. Pour préparer une omelette, il faut casser des œuf », avertit l’ancien prisonnier et réfugié politique, Abdoul Nzeyimana cité par RFI.
Des opposants burundais, dont certains prédisent même un « printemps africain », prophétisent que « le choc burkinabé sera durable ». »