Le recensement de la population aura bel et bien lieu en RDC et peut-être avant 2016. C’est ce qui se dégage de l’ordonnance présidentielle promulguée hier soir. En effet, le chef de l’Etat a nommé les membres du Conseil d’administration de l’Office national d’identification de la population (ONIP), la présidente du Conseil d’administration de cet établissement public ainsi que le directeur général et les deux directeurs généraux adjoints de l’ONIP. L’ordonnance rendue publique hier a, au total, nommé sept personnes dont quatre hommes et trois femmes, parité homme-femme oblige. C’est la première lue sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) après le match ayant opposé, hier à Abidjan en Côte d’Ivoire, les léopards de la RDC aux Eléphants de la Cote d’Ivoire.
Au terme de cette ordonnance, il y a cinq membres au Conseil d’administration de l’Office national d’identification de la population. Il s’agit de Mme Géneviève Inagosi, de M. Mpungu Lwamba, de Mme Akingowa, de M. Kimvuli Bobo et de M. Adolphe Lumanu Mulenda Muana Nsefu. Sur la même lancée, Mme Géneviève Inagosi est nommée présidente du Conseil d’administration de l’ONIP tandis que M. Adolphe Lumanu exercera les fonctions de directeur général de l’ONIP avec deux adjoints, à savoir M. Cyprien Metela et Mme Judith Kisimba. L’équipe est donc au complet et peut très bientôt commencer le travail pour lequel elle a été nommée hier soir par le président de la République.
EN ROUTE POUR LE RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION
A travers la nomination des membres du Conseil national d’identification de la population et de la direction, soutiennent les observateurs, Joseph Kabila ouvre la voie au recensement général de la population. Il s’agit d’une opération qui devrait se situer en amont des élections tel que prévu par la Constitution du 18 février 2006, mais qui aura attendu huit ans pour devenir opérationnelle. Mieux vaut tard que jamais l’Office national d’identification de la population vient finalement d’être mis sur pied. Combien de temps prendra faudra-t-il accorder à ce recensement lorsqu’on sait que dans les milieux de l’Opposition politique, on n’entend pas du tout voir une démarche servir de raccourci pour contourner l’élection présidentielle prévue en 2016 ?
Si jamais le recensement général de la population devrait commencer à la fin de cette année ou en 2015, il faudrait s’attendre à ce que les opposants, qui voient déjà de mauvais œil la démarche de la révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale, montent eu créneau pour crier à une tentative visant à permettre à Joseph Kabila d’aller au-delà des dispositions constitutionnelles limitant le nombre de mandats présidentiels en RDC. Mais, pour les membres de la Majorité présidentielle, qui ne cachent pas leur détermination à voir le Raïs poursuivre son œuvre de reconstruction du pays à travers la révolution de la modernité, cela devrait être une aubaine et donc un vœu exaucé par le ciel. Car, tout ce qui peut permettre à Joseph Kabila de succéder à lui-même semble le bienvenu.
UN DEBAT ETOUFFE PAR L’ACTUALITE QUI DOIT REPRENDRE SA PLACE Après le débat autour de la révision, un autre, cette fois-ci sur le recensement général de la population tentera de s’installer sur la scène politique congolaise. Car, il y a quelques temps, c’est-à-dire avant la publication du calendrier électoral, l’actualité a été marquée par le débat autour du recensement de la population. Ce sujet avait même fait couler beaucoup d’encre et de salive au point qu’on accusait la Majorité présidentielle de chercher à gagner du temps pour contourner l’an 2016 devant clôturer la série d’élections par la présidentielle. Mais, ce débat s’était estompé comme il avait commencé pour céder le pas au calendrier publié par la Commission électorale nationale indépendante en ce qui concerne la suite du processus électoral au Congo-Kinshasa. Ce dernier sujet a, à son tour, été escamoté au profit d’une autre matière qui continue à monopoliser l’actualité politique en RDC, à savoir la révision constitutionnelle.
Avec la nomination des membres de l’Office national d’identification de la population et donc l’entrée en jeu cet établissement public, sans nul doute que le débat sera relancé, surtout que cette nomination intervient au cours d’une session parlementaire où députés et sénateurs devront se prononcer sur la révision constitutionnelle. Or, comme tout porte à croire qu’au moment du vote, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, c’est la Majorité présidentielle qui devrait l’emporter logiquement sur l’Opposition parce que disposant de plus de sièges dans les deux chambre du Parlement congolais. Les opposants, qui ne devraient pas du tout supporter les deux opérations, doivent déjà prendre leur mal en patience. M. M.