Franchement, la République Démocratique du Congo est à la croisée des chemins. Des tentatives liées à la révision de la constitution, avec toute la vague de tensions suscitées dans l’opinion, le discours, dans certains cercles va dans le sens de changer carrément la Constitution. Celle adoptée par référendum en 2005 se révèle caduque, dépassée, estime-t-on, parce qu’elle est l’œuvre des belligérants. Pareil à la bataille sur le calendrier électoral. Malumalu, président de la centrale électorale, aura eu tord d’avoir publié un calendrier partiel. Les raisons, il les trouve lui-même bien évidentes. Or, à ce jour, il lui est réclamé le calendrier global. La voix est portée par l’opposition politique, la société civile et presque toute la communauté internationale. Puis, c’est le gap de 207 millions de FC constaté dans l’enveloppe allouée à l’opposition dans le budget 2014, qui est venu relancer un autre débat, entre la notion de Porte-parole de l’opposition et celui de chef de file de l’opposition. Deux hommes, deux Députés nationaux, dont l’un de l’opposition et l’autre de la Majorité, deux idées et deux démarches parallèles, mais que l’on voudrait voir converger, sont sur la sellette. Il s’agit des honorables Clément Kanku et du Dr Mokako. Porte-parole ou chef de file de l’opposition ? Si les deux Députés ne le disent pas clairement, il reste soutenable que le premier statut, de porte-parole, est en voie d’être enterré au profit du second. Si l’opposition politique n’a pas de Porte-parole, dit-on à l’opposition, c’est par le fait de deux hommes mis au banc des accusés. Ils sont deux élus, dont l’un au premier degré et l’autre au second degré, Aubin Minaku et Léon Kengo. Ils sont tous deux Présidents de deux chambres du Parlement. Le premier, à la chambre basse, et le second, à la chambre haute. Ils ont été tous deux Co-présidents des Concertations nationales et à ce jour, Co-présidents du Comité de Suivi des recommandations des Concertations nationales. Ils n’ont pas voulu, pour des raisons qui leur sont propres, dit-on, convoquer la plénière devant permettre à l’opposition de se choisir un Porte-parole. Cette notion, qui est en voie d’être enterrée, probablement après que le gouvernement, par le biais d’un de ses ministres, Patrice Kitebi, cité au départ, puis Mukoko Samba qui est dans le viseur de Clément Kanku, à travers une motion de défiance, verra naître sous ses cendres la notion de chef de file de l’opposition. Pour Clément Kanku, puisque la loi existe sur le porte-parole, il est inutile de vouloir adopter une autre qui conférerait au Meilleur perdant aux élections présidentielles le statut de chef de file de l’opposition. Maux vaudrait que celle qui existe déjà soit modifiée. Point, trait. Pourquoi ? C’est simple. Il faut empêcher Minaku et Kengo d’interférer, d’une manière ou d’une autre, dans le processus de désignation du chef de file de l’opposition. L’idée, indique certains analystes, mérite d’être soutenue. Le débat est sur la toile et attend d’être enrichi.
G.L.