Neuf miliciens du groupe Nyatura dont leur officier supérieur, actifs jusque-là à Katoyi dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, ont été présentés lundi 13 octobre au gouverneur de province, Julien Paluku, en présence du chef de bureau de la Monusco à Goma. Ces miliciens se sont rendus à la suite d’une campagne de sensibilisation, dénommée «Masisi sans arme», menée par les autorités administratives et sécuritaires de Masisi.
Cette campagne, initiée par le gouverneur de province, va s’étendre dans toute la province du Nord-Kivu. Elle incite tous les détenteurs illégaux d’armes à les rendre aux FARDC ou à la Monusco, dans un délai d’un mois à dater du 7 octobre.
Le leader du groupe Nyatura qui s’est rendu est le colonel autoproclamé Kotala de Dieu, alias Kikingi. Il a déclaré être sorti volontairement du maquis afin de contribuer à la pacification définitive du territoire de Masisi.
Kikingi déclare avoir remis quatre-vingts autres éléments Nyatura qui sont cantonnés à Masisi, en attendant des modalités pratiques des FARDC pour leur intégration dans le processus DDR3.
Selon l’administrateur-adjoint du territoire de Masisi, Sukisa Ndayambaje, l’objectif de cette campagne est de mettre un terme à l’activisme des groupes armés dans la région et faciliter le retour des déplacés dans leurs milieux respectifs. Mais, il reconnaît que le travail n’est pas facile.
En effet, en plus du groupe Nyatura, plusieurs autres milices écument le territoire de Masisi. Il s’agit notamment de l’Armée du peuple pour un Congo libre et souverain (APCLS) de Janvier Kalayiri, et de plusieurs factions des Maï-Maï «Raïa Mutomboki».
Ray Virgilio Torres, le chef de bureau de la Monusco à Goma, a salué le courage de ces Maï-Maï Nyatura. Il a, par ailleurs, appelé les autres miliciens, qui traînent encore dans la brousse, à leur emboîter le pas pour donner une chance à la paix.