Deux personnes ont été tuées et une autre blessée au cours d’un soulèvement populaire mardi 11 novembre dans la localité de Mbau, à 25 km au nord de Beni-ville, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). La population manifestait contre la mort d’un motard, dont ils rendaient la Monusco responsable. En se dirigeant vers le quartier général de la mission, les manifestants se sont heurtés à des éléments de la police nationale congolaise, qui ont tiré en l’air pour les disperser. Deux personnes ont été tuées et une autre blessée. La Monusco, de son côté, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort du motard.
Des témoins rapportent que, lundi soir, des jeunes taximen-moto auraient provoqué une patrouille onusienne en klaxonnant et en huant les casques bleus au moment où ils sont arrivés au parking de Mbau.
Ces derniers ont alors tiré des coups de feu en l’air pour les dissuader. Les sources locales affirment qu’une balle perdue aurait alors atteint mortellement un des taximen-moto.
De son côté, le directeur de la division de l’information publique de la Monusco, Charles Bambara, réfute cette version des faits.
Selon lui, les casques bleus tanzaniens ont été pris à partie par la foule après être descendus de leur véhicule pour dégager la route, barricadée par ces taximen-moto. Ils ont du faire usage de leurs armes pour tenir la foule à distance et sont repartis dans la direction d’où ils étaient venus.
M. Bambara affirme qu’une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances exactes du décès du motard.
Mardi matin, des jeunes, en colère, transportaient le corps de la victime pour la déposer au quartier général de la Monusco à Mavivi, quand ils se sont heurtés à des éléments de la police nationale. Ces derniers ont tenté, en vain, de récupérer la dépouille mortelle et ont tiré des coups de feu en l’air pour disperser les manifestants. Deux autres personnes ont alors été tuées et une troisième blessée.
Après ces incidents, l’autorité locale et la Monusco ont tenu d’urgence, dans la matinée, une réunion mixte pour résoudre la question.
Tout en déplorant ces incidents, la société civile de Beni a estimé qu’ils ne devraient remettre en cause ni les efforts déjà fournis dans le sens de la paix, ni la confiance qui doit être de mise entre les forces de l’ordre, la Monusco et la population dans cette région.
Elle a appelé les jeunes de Mbau au calme et à la retenue.