Qui va succéder à Joseph Kabila ? Qui va porter le flambeau de la majorité présidentielle à l’élection présidentielle de décembre 2016 ? Autant de questions encore sans réponses mais qui suscitent déjà des remous au sein de la famille politique du Chef de l’Etat. Face au silence de l’Autorité morale sur une question très délicate, des pécheurs en eaux profondes ont déclenché une bataille, telle une guerre des étoiles pour le positionnement autour du soleil.
De simples insomnies aux tirs à boulets rouges, les chefs des partis de la MP ne résignent pas sur la cohésion in terne de la Majorité, gage pourtant du succès aux prochaines échéances électorales face à une opposition de plus en plus organisée.
Comme dans toute rébellion, la cible ne manque pas, les bonzes des partis politiques de la MP ont aussi la leur. A en croire certaines langues, il s’agit de celui qu’on soupçonne être le dauphin de l’Autorité morale et qui dirige actuellement la Majorité présidentielle.
Homme de confiance et fidèle des fidèles du président Joseph Kabila, Aubin Minaku, puisque c’est de lui qu’il s’agit, passe pour l’homme à abattre des chefs des partis de la MP au cœur d’une vaste campagne visant à le disqualifier.
Depuis quelques jours, des prises de positions des chefs des partis politiques frisent qu’ils sont décidé de couler leur propre camp politique en imposant une pression à leur hiérarchie afin que celle-ci se prononce sur des questions qui les préoccupent. Si la revendication semble sans doute légitime mais ce qui étonne c’est la procédure mis en marche pour gérer le malaise.
Selon des indiscrétions, les Chefs des partis politiques de la MP ont écrit au Chef de l’Etat pour lui présenter leurs doléances en sa qualité de l’Autorité Morale.
Il s’agit sans doute d’une démarche ayant cours régal sur le continent mais là où les leaders des partis membres de la MP déconnent c’est quand ils transforment cette initiative en une chasse à la sorcière contre le Secrétaire général de leur propre famille politique.
Il s’agit des graves incidents politiques qui préludent, à en croire certains analystes, la division d’un groupe politique supposé être porteur de cohésion nationale et de capacité è répondre au défi de la nation.
Toutefois, en s’attaquant à l’un de leurs chefs, les caciques de la Majorité présidentielle à la base de cette fronde font sans doute le lit à l’opposition qui reçoit ces diabolisations comme du petit lait, alors que l’alternance politique qui est inscrite dans la constitution ne signifie pas l’anéantissement d’un camp par rapport à un autre.
De quoi accuse-t-on Minaku?
Comme les hommes-orchestres des guéguerres politiques ne manquent pas de diaristes, il nous revient des chroniques distillées par ces derniers que l’élu d’Idiofa manquerait du charisme c’est-à-dire de l’autorité d’un chef ressentie comme fondée sur certaines aptitudes notamment l’éloquence, la mise ne scène et la fascination.
Le charisme, selon Max Weber, il s’agit d’un grand prestige dont jouit une personnalité exceptionnelle, c’est un ascendant qu’elle exerce sur autrui.
En politique, on peut le comprendre comme une capacité de porter les idéaux d’un groupe au point qu’il place lui-même par l’accomplissè1hént de son devoir en tête des serviteurs. Ainsi, le charisme devient l’attraction que le chef exerce sur le groupe dans l’exercice de ses fonctions.
Ainsi compris, le charisme est-i1 le lot du président de l’Assemblée nationale? Pour répondre à cette question, des analystes indépendants estiment que la justice aurait été de le comparer aux défis que sa fonction lui impose.
Homme discret et réservé, Aubin Minaku n’est pas lui-même parfait car nul ne l’est sur notre planète. Même s’il n’a jamais revendiqué le statut de saints, on peut au moins faire justice à un député national PPRD qui a été massivement élu dans le territoire d’Idiofa, province du Bandundu. En examinant l’ensemble des missions accomplies à la tête de l’assemblée nationale depuis le début de son mandant, les comptables des réformes n’hésiteront pas de reconnaître que le secrétaire général de la MP est un grand travailleur qui fait également travailler les députés nationaux pour doter la RDC d’un arsenal juridique important pour améliorer sa gouvernance, sa démocratisation, le climat des affaires et son économie.
Juriste bien pétri, Aubin Minaku n’a pas pourtant le cœur à la bouche mais plutôt la bouche au cœur pour donner toujours la voix à la sagesse et éviter les dérives des vendeurs d’illusions.
Au-lendemain de son élection à la tête de la chambre basse, beaucoup de ceux qui remplissent les rangs de ses détracteurs aujourd’hui n’attendaient pas un seul miracle de lui. Mais dans un pays post-conflit et à l’école primaire en matière de démocratie, Aubin Minaku s’est révélé comme un véritable sapeur-pompier et une aile droite de l’envol du régime.
Le charisme c’est aussi le leadership d’un homme capable de faire travailler les autres dans une dynamique de dignité et d’efficacité.
Il y a quelques huit ans, on a attendu les mêmes chefs de partis de l’AMP accuser Adolphe Muzito de « vilain » alors qu’il venait d’être nommé Premier ministre il y a trois ans, c’est Matata Ponyo qui l’est devenu. Aujourd’hui, on s’attaque à Minaku.
Tout compte fait, l’autorité morale de la MP n’a-t-elle pas d’yeux pour voir les charismatiques qui rôdent autour de lui ? Le temps de démagogie calquée surie mobutisme est sans doute révolu. Les congolais ont besoin d’une gestion axée sur les résultats et des leaders qui s’élèvent au rang des bâtisseurs et des artisans de la transformation de notre système étatique en véritable machine de développement. ‘ Dis-moi qui tu hantes et je dirais qui tu es », renseigne un adage de notoriété publique. Comment peut-on reprocher à Aubin Minaku de manquer du charisme alors qu’il est à l’école d’un Guide qui préfère les actes aux vains discours ? Le compte à rebours ne fait que commencer.
Par Rex Yakorum