Eve Bazaiba investie Secrétaire Générale La page de l’ancien Secrétaire général du MLC, Thomas, récemment nommé Vice-Premier ministre et ministre des Postes, Téléphones, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication dans le gouvernement Matate II, semble définitivement tournée. Accusé d’avoir accepté cette charge ministérielle contre volonté du Chef du parti et les textes organiques de celui-ci, l’intéressé avait été démis de cette fonction et radié par une décision rendue publique le lundi 8 décembre 2014.
C’est finalement à l’esplanade du siège de l’interfédéral du Mouvement de Libération du Congo, sur l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, que la députée Eve Bazaiba a été officiellement investie, le samedi 21 décembre 2014, Secrétaire générale de ce parti. Les militants et militantes du parti cher à Chairman » Jean- Pierre Bemba Gombo, venus très nombreux .des quatre coins de la capitale, ont fait le plein du périmètre de l’avenue de l’Enseignement réservé pour l’investiture .de la première femme à être promue Secrétaire Générale du MLC. De hauts cadres de la nouvelle équipe dirigeante, notamment Raymond Ramazani, Fidel Babala, Jacques Lungwuana, Alexis Lenga... étaient là, en première ligne. On a noté également la présence de plusieurs acteurs de l’Opposition politique, entre autres Joseph Kapika de I’UDPS, Gabriel Mokia et Jean-Pierre Lisanga du Front Populaire, Moise Moni Dela, Fabien Mutomb...
Après avoir reçu tous les symboles du pouvoir et les insignes du parti, Eve F3azaiba a pris l’engagement de porter haut l’étendard du MLC et de veiller au respect strict des statuts et du règlement intérieur du parti. La nouvelle Secrétaire Générale a lancé un appel aux militants et cadres qui ont quitté le parti de revenir dans la maison mère pour participer, de concert avec elle, à la redynamisation du MLC sur l’ensemble du territoire national, afin de conquérir le pouvoir lors des échéances électorale de 2015 à 2016.
Eve Bazaiba n’a pas raté l’occasion de tirer à boulets rouges sur son prédécesseur Thomas Luhaka, ainsi que sur les deux autres hauts cadres MLC, Germain Kambinga et Omer Egwake, qui ont fait leur entrée dans l’équipe Matata II sans l’accord des instances dirigeantes du parti. Elle a rappelé que dans sa lettre adressée aux cadres et militants du MLC avant les Concertations nationales, le président national, Jean- Pierre Bemba, avait mis en garde ses délégués contre toute tentative de transformer ces assises en un deal pour le partage des postes de gestion des affaires publique.
Pour l’élue de Basoko, l’acte posé par le trio Luhaka Kambinga-Egwake constitue la haute trahison et viole le règlement intérieur et les statuts du partit « Peut-on prétendre avoir reçu le quitus du parti pour accéder au gouvernement et fêter dans la clandestinité en dehors du siège du parti ? », s’est-elle interrogée, avant de réciter les dispositions de la Constitution et des statuts de l’Opposition qui excluent de ce regroupement politique tout acteur qui participe à la gestion du pays dans un gouvernement dirigé par la Majorité présidentielle. Eve Bazaiba a fait savoir que le MLC, qui croit en l’alternance en 2016, ne peut accepter de partager la responsabilité de l’échec de la famille politique du Chef de l’Etat dans la gestion du pays à la veille de l’expiration de son mandat.
Analysant le discours du Président de la République sur l’état de la Nation, prononcé le lundi 15 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, la nouvelle Secrétaire Générale du MLC a remis en cause le bilan dressé par Joseph Kabila dans la domaine de l’enseignement, en relevant la non- application de la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire telle que consacrée dans la Constitution, car appliquée de manière sélective.
Elle a fait remarquer que tant qu’on tendra la main à l’extérieur pour résoudre nos problèmes politiques, sécuritaires, économiques et sociaux, il nous sera difficile d’être un Etat libre, car la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit la manne financière.
S’agissant de la situation sécuritaire à l’Est du pays elle s’est déclarée farouchement opposée au départ précipité de la Monusco car e gouvernement congolais n’est pas encore en mesure de construire une armée forte, capable de défendre valablement l’intégrité territoriale nationale.
Il faut noter que bien avant l’allocution d’Eve Bazaiba, le président du Groupe parlementaire MLC et Alliés, Alexis Lenga, a informé les militants de son parti de l’état d’avancement du procès de Jean-Pierre Bemba à la CPI (Cour Pénale Internationale). En sa qualité de membre du collectif des avocats du président national du MLC dans ce procès, il a indiqué que faute de preuves attendues de l’office de la Procureure de cette juridiction internationale sur l’implication du « Chairman » dans les événements qui s’étaient produits en Centrafrique entre 2002 et 2003, la libération d’ «Igwe » avant les élections de 2016 est quasi certaine.
Eric WEMBA