Me Sylvain Lumu, coordonnateur de la Synergie congolaise par les élections (SCE), pense que « le calendrier électoral global, publié le 12 février 2015 par la Commission nationale électorale indépendante (CENI), ne garantit pas la qualité du scrutin futur, la participation des nouveaux majeurs (18 ans) et des personnes déplacées, la gestion efficace et efficiente des contentieux électoraux ».
« S’il faut s’en tenir aux préalables et impératifs subséquents, ce calendrier ne prend aucunement en compte les observations formulées par les parties prenantes lors des élections du 28 novembre 2011 », a-t-il fait observer au cours d’un point de presse organisé le 21 février 2015 à Kinshasa.
Il a noté que ce calendrier électoral « ne tient pas compte des difficultés liées au processus de la maîtrise de la démographie qui conditionne la répartition des sièges, de l’installation des juridictions compétentes du contentieux électoral au niveau local, de la publication du fichier électoral après sa consolidation, de l’audit de gestion de la CENI et de la publication du rapport y afférent ».
« Le non enrôlement des gens - non pris en compte par cette opération de juillet 2011 à octobre 2015 et des déplacés de province en province et des compatriotes refoulés de Brazzaville et d’Angola, préalablement aux élections, municipales et locales - viole de manière flagrante les dispositions pertinentes de la Constitution et de la loi portant identification et enrôlement des électeurs », soutiennent les organisations de la société civile, membres de la SCE.
Ouverture des centres d’inscriptions et d’enrôlement avant les élections
Après avoir pris acte de la publication du calendrier électoral global, les organisations de la société civile recommandent à la CENI de procéder à l’ouverture des centres d’inscriptions et d’enrôlement pour l’identification et l’enrôlement partiel des nouveaux majeurs, des déplacés et des refoulés, avant la tenue des élections provinciales, urbaines, municipales et locales.
Elles préconisent de « publier les budgets crédibles des opérations électorales et du fonctionnement de la CENI, en vue de faciliter le suivi citoyen ».
Au gouvernement, elles demandent de publier une feuille de route pour la prise en compte des contraintes identifiées par la CENI et par d’autres parties prenante, de valider le plan de décaissement des fonds alloués à la CENI pour faciliter la mise en œuvre des opérations retracées dans le calendrier électoral, de manière à éviter les dépassement des délais électoraux.
Elles recommandent à l’Assemblée et au Senat de prévoir, dans le calendrier de la session ordinaire de mars 2015, l’adoption en priorité des annexes à la loi électorale, de prendre des mesures nécessaires pour sanctionner le non-respect du calendrier électoral. Elles leur demandent aussi d’ordonner l’audit de la CENI, après les différentes échéances électorales.
Elles invitent la communauté internationale à matérialiser les promesses faites pour le soutien du processus électoral, appuyer l’éducation civique et l’observation électorale ainsi que la médiation électorale.